Un
jeune homme placé à la Cour d’un prince, y entra sans autre
richesse que la promesse faite à sa mère qu’il serait fidèle à
prier Marie et à porter ses Livrées. Bientôt il commença à mener
une vie si dissipée, qu’on le chassa du palais ; il se livra,
par amour de l’argent, à tous les métiers, volant par ruse ou par
force, ne refusant rien à ses passions. Il demeurait cependant
fidèle à sa bonne Mère, et conservait en particulier
l’habitude de répéter souvent cette invocation « Bienheureuse
Vierge, secourez-moi à l’heure de ma mort ! »
Un jour le criminel tombe enfin au pouvoir de la justice, il est mis
aux fers et bientôt condamné à mort, qu’une longue suite de
crimes avaient bien méritée. La veille de l’exécution, un homme
se présente dans son cachot et lui propose de le sauver incontinent,
s’il veut jurer de lui obéir. On juge de la joie du prisonnier.
Alors le jeune homme lui demande d’abord de renoncer à la
protection de la Sainte Vierge. Effrayé et comme hors de lui, le
criminel s’écrit par une sorte d’habitude : « Bienheureuse
Vierge, secourez-moi à l’heure de ma mort ! »Bientôt
le prétendu libérateur disparaît, laissant le condamné au
désespoir.
Marie
toutefois lui avait obtenu le repentir, il se confessa avec de grands
sentiments de contrition et marcha au supplice courageusement. Le
cortège passait devant une statue de la Sainte Vierge placée au
carrefour de plusieurs rues ; le malheureux sollicite la grâce
de baiser les pieds de la statue, et le peuple, touché de ses bonnes
dispositions, réclame à grands cris qu’on le laisse approcher. Le
coupable se baissa pour embrasser les pieds de Marie, et répéta
l’invocation : « Bienheureuse Vierge, secourez-moi
à l’heure de ma mort ! » Au même instant, la
statue s’inclina visiblement, Marie étendit le bras, prit la main
du condamné et aucun effort ne réussit à séparer le pécheur de
sa bonne Mère.
La
foule se mit aussitôt à crier : « Grâce, grâce !
La Sainte Vierge demande grâce ! » La grâce fut accordée
et le jeune homme mena depuis une vie exemplaire.
Un soldat condamné à passer par les armes, après avoir été quelques jours en prison, fut lié et garrotté au lieu du supplice. Après trois décharges du peloton, aucune balle ne l’avait atteint, et la plupart étaient tombées inertes à ses pieds. Les officiers surpris s’avancent et l’interrogent. Il proteste qu’il n’a usé d’aucun artifice et qu’il n’a pour défense que la prière à Marie, pour cuirasse que le Scapulaire. On le dépouille entièrement, on constate en effet qu’il ne porte que le Scapulaire, et qu’il n’a reçu aucune blessure. À la vue d’un tel prodige, on obtient au coupable la liberté et la vie.
31- SAUVÉ par le SCAPULAIRE de NOTRE-DAME des 7 DOULEURS
Un jeune homme de Pérouse promit au démon de lui donner son âme, à condition qu’il l’aiderait dans une mauvaise action qu’il voulait commettre ; il écrivit même cet engagement et le signa de son sang. Après qu’il eut commis ce péché, le démon, voulant qu’il satisfit à sa promesse, le porta près d’un puits et le menaça, s’il ne s’y jetait pas lui-même, de l’entraîner corps et âme en enfer. Le malheureux jeune homme, croyant ne pouvoir lui échapper, monte sur le puits ; mais retenu par l’horreur de la mort, il dit à son ennemi qu’il n’avait pas le courage de s’y précipiter et que s’il exigeait qu’il mourût, il devait le pousser pour le faire tomber. Le jeune homme portait un Scapulaire de Notre-Dame des Sept-Douleurs. « Ôte ton Scapulaire ! » lui dit le démon, « et je te pousserai. » À ces mots, le pauvre pécheur, comprenant qu’il devait à son Scapulaire d’être encore sous la protection de la Mère de Dieu, refusa de l’ôter ; et après de longs débats, le démon s’étant retiré confus, il alla témoigner sa reconnaissance à sa Bienfaitrice, fit pénitence de ses fautes et voulut consacrer le souvenir de sa délivrance dans un tableau qu’il fit placer à l’autel de la Sainte Vierge dans l’église de Sainte-Marie-la-Neuve, à Pérouse.
Le
saint Curé d’Ars recevait souvent des lumières surnaturelles sur
les âmes qui le venaient consulter.
Une
jeune fille se présente un jour et tout à coup M. Vianney
l’interrompant, lui demande : « Vous souvenez-vous qu’il
y a peu de temps, vous avez rencontré dans un bal un brillant
danseur, aux allures si distinguées qu’il devint le héros de la
fête ?
-
Oui, mon Père.
-
Et vous étiez pleine de dépit, parce qu’il invitait les autres
jeunes filles de votre connaissance, et paraissait vous oublier ?
-
Oui, mon Père, c’est vrai, j’en étais jalouse.
-
Eh bien ! Mon enfant, c’était le démon !... S’il ne
vous a pas invitée, c’est à cause du Scapulaire que vous aviez
sur vous et que vous n’aviez pas quitté dans cette réunion. »
Gardez
toujours votre Scapulaire : à toute heure et partout la
mort peut vous surprendre ; car si la mort est certaine,
rien de plus incertain que le jour, l’heure et la manière dont
elle arrive !