lundi 7 mars 2016

Dernières mises en ligne _ Stes Perpétue & Félicité, Ste Colette

114

« Si à l’article de la mort 
on fait un acte de parfaite conformité à la Volonté de Dieu, 
on sera délivré non seulement de l’enfer 
mais encore du purgatoire, 
eût-on commis tous les péchés du monde. »

(Vénérable Louis de Blois)



PAROLES de cet ACTE de RÉSIGNATION à la MORT, ici : 
https://montfortajpm.blogspot.fr/2015/11/notre-dame-du-bien-mourir-3-novembre.html



LIENS de TÉLÉCHARGEMENT des PDF de CANTIQUES & PAROLES de SAINTS


* * *




« À Tuburbe en Mauritanie,
la fête des saintes martyres Perpétue et Félicité,
qui s'envolèrent au ciel le 7 mars.
Celle-ci étant enceinte, ainsi que l'écrit saint Augustin,
et, selon les lois,
ne devant être exécutée qu'après ses couches, 
exprimait sa douleur par ses plaintes dans le travail de l'enfantement ;
et lorsqu'elle fut exposée aux bêtes,
elle témoigna sa joie.
Avec elles furent martyrisés 
les saints Révocat, Saturnin et Secondole. 
Ce dernier mourut en prison ;
tous les autres furent livrés aux bêtes et achevés par le glaive,
sous l'empire de Sévère. »

(Le Martyrologe Romain au 6 mars)





« À Gand en Flandre,
sainte Colette, vierge,
qui d'abord observa la règle du Tiers-Ordre de Saint-François,
et qui ensuite, par un mouvement de l'Esprit-Saint,
rétablit la règle primitive 
dans plusieurs monastères de Clarisses.
 Illustrée par ses vertus admirables et ses nombreux miracles,
 elle fut inscrite au nombre des saints 
par le Souverain Pontife Pie VII. »

(Le Martyrologe Romain au 6 mars)



* * *


LES LUMIÈRES DE LA FOI

sur un choral de Bach

(cantique de St Louis-Marie Grignion de Montfort)



Pour TÉLÉCHARGER, voici l'URL de la vidéo :

https://youtu.be/4SNKj2ImK8k

(exemple de site de téléchargement :  

https://www.onlinevideoconverter.com/fr/video-converter ) 

 

Compositeur-interprète : Gilbert Chevalier (aveugle) 
Enregistrement : 2006

 

  1- Je suis une lumière pure
Qui fait tout croire sûrement,
Dès lors que c’est Dieu qui l’assure
Et l’Église conjointement.

2- Je suis toute surnaturelle,
On ne m’apprend point par les sens ;
Je suis obscure, mais très belle,
Toute ma gloire est au-dedans.

3- Je suis la base inébranlable
De ce qu’on espère ici-bas,
Je suis l’argument admirable
De tout ce que l’on ne voit pas.

4- Je suis cette lampe luisante
Qui brille en un lieu ténébreux,
Je suis cette colonne ardente
Qui dans la nuit conduit aux cieux.

5- Je suis vraiment très nécessaire,
On ne voit Dieu que par la foi :
Aucun sans foi ne lui peut plaire,
Quand ce serait le plus grand roi.

6- Les sens font la bête charnelle,
La raison fait l’homme de bien ;
Mais moi je fais l’homme fidèle,
L’homme de Dieu, le bon chrétien.

6- Je suis la lumière de vie
Qui conduit à la vérité ;
Il faut ou que je sois suivie
Ou qu’on reste en l’obscurité.

7- C’est moi qui fais chanter victoire
À de pauvres petits enfants,
C’est moi qui mérite la gloire
À tous les fidèles croyants.

8- C’est moi qui frappe et qui terrasse
Le démon, ce prince orgueilleux ;
C’est moi qui lui résiste en face,
C’est moi qui le plonge en ses feux.

10- Je suis la victoire du monde,
Lequel a tant d’autorité.
Il faut que sur moi l’on se fonde
Pour en voir la malignité.

11- Je captive et je mortifie
La chair et ses désirs charnels,
En lui montrant dans l’autre vie
Les douceurs des biens éternels.

12- Je rends l’homme pur sans malice
Dans le corps, l’esprit et le cœur,
Et puis j’en fais un sacrifice
Agréable aux yeux du Seigneur.

13- Je rends l’âme souple à la grâce
Et la chair soumise à l’esprit,
Et je fais voir que ce qui passe
Trompe, souille, damne et périt.

14- Je tue et je détruis les vices
Par ma divine pureté.
Sur les vertus et les justices
J’ai droit et pleine autorité.

15- Je suis en Dieu toute-puissante,
J’obtiens de lui ce que je veux ;
Par ma force une âme innocente
Fait des prodiges merveilleux.

16- J’ai fait tous ces grands personnages
Qui commandaient aux éléments,
J’ai fait tous les plus grands ouvrages
De tous les lieux, de tous les temps.

17- Samuel forma le tonnerre,
Élie a mis l’air tout en feu,
Moïse entrouvrit mer et terre
Par la foi qu’ils avaient en Dieu.

18- L’un tire de l’eau d’une pierre,
Un autre arrête le soleil,
Tous ont la victoire sans guerre :
Ma force n’a rien de pareil.

19- C’est moi qui donnais l’allégresse
Aux apôtres persécutés,
Qui les faisais courir sans cesse
Malgré toutes difficultés.

20- Au milieu des plus grands supplices
Je faisais rire les martyrs :
Je leur donnais plus de délices
Que leur cœur n’avait de désirs.

21- Je leur faisais voir la couronne,
Les biens et les plaisirs des cieux,
Et que le Seigneur ne les donne
Qu’aux fidèles victorieux.

22- La Sainte Vierge n’est louée
Que pour sa foi dans le Seigneur :
C’est la foi qui l’a consacrée
La Mère de son Créateur.

23- Écoute, écoute, créature :
Dieu même s’est servi de moi
Dans la grâce et dans la nature.
J’étais son bras, j’étais sa loi.

24- Il demandait pour l’ordinaire :
« Vous serez guéri, croyez-vous ?
Sans la foi je ne veux rien faire,
Selon la foi je fais à tous. »

25- Je fais voir à l’âme fidèle
En un moment tout l’univers,
La mort et la vie éternelle,
Le ciel, la terre et les enfers.

26- Je suis la clef qui donne entrée
Aux mystères de Jésus-Christ,
Aux merveilles de l’empyrée,
Aux grands secrets du Saint-Esprit.

27- Je suis cette divine armure
Dont les vrais chrétiens sont armés,
Desquels, comme Dieu nous assure,
On éteint les traits enflammés.

28- Je suis le trésor ineffable
Du bon pauvre dans ces bas lieux.
Je suis l’avare misérable :
Nous nous détruisons tous les deux.

29- Je fais bien plus, qu’on le médite !
C’est moi qui fais les bienheureux,
Je fais sur terre leur mérite
Et leur degré de gloire aux cieux.

30- Je suis, dans l’Église visible,
Ferme appui de la vérité,
Très sainte, infaillible, invincible
Malgré tout l’enfer irrité.

31- Mon Église est l’universelle,
Soumise en tout à Jésus-Christ :
Il n’est point de salut hors d’elle,
Et qui lui résiste périt.

32- Je déteste tout hérétique,
Le juif, le turc et le païen,
L’apostat et le schismatique ;
Le seul catholique est mon bien !

33- Voici des motifs, qu’on appelle
Motifs de crédibilité,
Afin qu’on me soit plus fidèle
Comme à la pure vérité.

34- Mes vérités sont très croyables :
Par les saintes prédictions,
Par les miracles innombrables,
Par les belles conversions,

35- Par l’accord de tous les mystères,
Par la pureté de la loi,
Par les merveilleuses manières
Dont le monde a reçu la foi,

36- Par la fermeté de l’Église
Par les chocs de ses ennemis.
Croyez donc d’une foi soumise,
Et tous les biens vous sont promis.

37- Recherchez-moi dans l’Évangile :
Je suis cachée en tous ses mots.
Il faut un cœur humble et docile
Pour m’y découvrir en repos.

38- Apprenez quelle est ma pratique
Pour m’avoir dans ma pureté :
Croyez tout ; c’est être hérétique
De nier une vérité !

39- Croyez les vérités pratiques
Et celles qui ne le sont point.
Hélas! combien de catholiques
Sont hérétiques en ce point !

40- La foi simple est très belle et bonne,
D’un grand mérite et d’un grand prix :
Je ne veux pas que l’on raisonne
Sur les vérités que je dis.

41- Il faut croire avec grand courage,
Malgré la chair, malgré les sens,
Malgré le démon et sa rage,
Malgré le monde et ses tyrans.

42- Soit qu’on menace ou qu’on caresse,
Soit même qu’on en vienne aux mains,
Professez la foi sans faiblesse
Devant les plus grands libertins.

43- Je suis un cadavre sans âme
Quand je suis dans l’oisiveté ;
Je suis vive comme la flamme,
Mais je meurs sans la charité.

44- Gardez-vous d’une foi stérile
Qui croit tout et qui ne fait rien,
Mais vivez selon l’Évangile :
Croyez-le tout, faites-le bien !

45- Gardez-vous d’une tromperie
Qui croit de moment en moment :
On croit l’Évangile en partie,
On le fait imparfaitement.

46- Parmi des millions d’infidèles
Perdus par l’infidélité,
Rendez des grâces immortelles
D’avoir connu la vérité.

47- Fuyez les nouvelles doctrines
Et les hérétiques nouveaux :
Ils sèment des erreurs bien fines
Qui causent partout de grands maux.

48- Ne donnez pas créance aux fables,
Aux histoires sans fondement ;
Pour les histoires véritables,
Croyez-les, mais pieusement.

49- Contentez-vous de ma lumière,
Ne cherchez point les visions,
Et de l’Église votre Mère
Embrassez les décisions.

50- Croyez Jésus dans son Vicaire,
Dans tout ce qui touche à la foi,
Et prenez ce qu’il dit en chaire
Comme un oracle et sûre loi.

51- Le propre esprit est diabolique,
Défiez-vous de son éclat :
C’est lui qui forme l’hérétique,
Le schismatique et l’apostat.

52- Vous me rendrez beaucoup de gloire,
Si vous enseignez aux petits
Tout ce qu’ils doivent faire et croire
Pour acquérir le Paradis.

53- Faites souvent cette prière :
« Augmentez-moi la foi, Seigneur,
Afin qu’elle aille tout entière
De mon esprit jusqu’à mon cœur.

54- « Donnez-moi la foi simple et pure
Qui croit tout sans voir ni sentir,
Malgré les sens et la nature
En leur donnant le démentir.

55- « Priez pour moi, Vierge fidèle,
Augmentez ma foi seulement,
Afin qu’à la vie éternelle
Je vous voie en Dieu clairement.

56- « Je crois d’une foi très soumise
De tout mon cœur, sans contredit,
Tout ce que croit la sainte Église,
Parce que c’est Dieu qui l’a dit.

57- « Je crois ce que dit le Saint-Père,
Malgré les fins suppôts d’enfer,
Il est mon chef et ma lumière :
Je ne vois goutte, il voit très clair.

58- « Seigneur, en tout, je veux vous croire,
Mais augmentez toujours ma foi,
Afin que je voie en la gloire
Plus clairement ce que je crois.

59- « Faites gronder le doux tonnerre
De votre Évangile en tous lieux :
Que la foi par toute la terre
Rende votre Nom glorieux ! »

DIEU SEUL



* * *

 

L’UTILITÉ des CANTIQUES

(cantique de St Louis-Marie Grignion de Montfort)




 Pour TÉLÉCHARGER, voici l'URL de la vidéo :

https://youtu.be/jSc_0QgZ2sw

 

Compositeur-interprète : Gilbert Chevalier (aveugle) 
Enregistrement : 2014


1- Chantons, ma chère âme, chantons,
Faisons retentir nos cantons
D’une très sainte mélodie :
Le Ciel et tout nous y convie !

2- Notre grand Dieu toujours joyeux
Nous écoute du haut des Cieux,
Il aime beaucoup les cantiques :
Ce sont ses concerts angéliques.

3- Écoutons les anges chanter
Et chantons pour les imiter !
Ils sont anges par leurs louanges :
En chantant nous deviendrons anges.

4- Jour et nuit brûlant d’un saint feu,
Ils chantent les grandeurs de Dieu ;
Dieu même y prête les oreilles :
Chantons donc comme eux ses merveilles !

5- En chantant ils brûlent d’amour :
Chantons, brûlons à notre tour !
En chantant ils soufflent leurs flammes :
Chantons pour enflammer nos âmes !

6- Leurs airs font retentir les cieux,
Faisons un écho merveilleux :
Que tout chante et se réjouisse
Et que la terre au ciel s’unisse !

7- Chantons, mais chantons comme il faut
Pour chanter dans les Cieux plus haut :
Chantons, âme prédestinée,
Chantons pour être couronnée.

8- Mon cantique est désapprouvé
Du mondain et du réprouvé.
Tant mieux ! puisqu’il ne veut pas croire,
Sur lui je chanterai victoire.

9- Dieu veut que ses bons serviteurs
Chantent jour et nuit ses grandeurs :
Quand toute son Église chante,
Il triomphe à sa voix charmante.

10- Comme il est toujours bienheureux,
Il veut des serviteurs joyeux.
Le trouble le chasse d’une âme
Et la tristesse éteint la flamme.

11- Dieu fait chanter en tous les lieux
Le prêtre et le religieux :
Il leur fait chanter ses mystères
Les jours et les nuits même entières.

12- Il trouve un très parfait honneur
Dans leurs chants, s’ils partent du cœur.
Il veut qu’au plus lugubre office
On lui fasse ce sacrifice.

13- Les saints chrétiens des premiers temps
S’animaient au bien par leurs chants :
En chantant de divins cantiques
Ils devenaient tout séraphiques.

14- Le Saint-Esprit les y portait.
Souvent saint Paul leur répétait :
« Soyez joyeux, chantez, fidèles,
Quelques chansons spirituelles. »

15- Plusieurs fois les saints ont chanté,
C’est un secret de sainteté.
Marie a fait un beau cantique :
Chantons en prenant sa pratique.

16- Chantons donc, mais avec ferveur ;
Chantons, nous plairons au Seigneur ;
Chantons, nous lui donnerons gloire ;
Chantons, nous chanterons victoire !

17- Sachez qu’un cantique sacré
Rend notre esprit plus éclairé,
Chasse du cœur toute humeur noire
Et met Dieu dans notre mémoire.

18- Lorsque le cœur est abattu,
Le cantique porte vertu :
Chantez, malgré votre tristesse,
Et vous recevrez l’allégresse.

19- Le chant, ainsi qu’il est écrit,
Ouvre le cœur au Saint-Esprit :
Dieu descend dans un cœur qui chante
Et lui donne grâce abondante.

20- Le cantique charme nos maux
Et nous délasse en nos travaux :
C’est en chantant qu’on se dispose
À travailler à d’autre chose.

21- Le chant est un secret divin
Pour chasser tout esprit malin :
Un saint cantique que l’on chante
Le fait s’enfuir lorsqu’il nous tente.

22- Le monde a mêlé le péché
Dans des airs qu’il a recherchés :
Sa musique est l’apprentissage
De son plus fin libertinage.

23- Chantons et réparons l’honneur
Que ses chansons font au Seigneur :
Par de nouveaux airs de justice
Détruisons ceux de sa malice !

24- Chante, ivrogne, en buvant ton vin ;
Après avoir bu ce venin,
Va pleurer, va prendre avec rage
Le fiel des dragons pour breuvage !

25- Libertin, qu’il t’en coûtera
Pour ce vilain chant d’opéra !
Satan l’a fait par sa malice ;
En chantant tu lui rends service.

26- Avale, avale les poisons
De tes amoureuses chansons :
Un jour ces impures délices
Seront tes plus cruels supplices.

27- Le diable, par ce mot couvert,
Te fait rire, mais il te perd :
Il souffle ton chant, il t’enflamme
D’un tendre plaisir, mais infâme.

28- Tu prends un poison infernal
Et dis que ce n’est pas un mal :
Cette parole à double entente
Cache et fait ta perte évidente.

29- Tu nous appelles scrupuleux
Et nous t’appelons malheureux,
Car à ta chanson si plaisante
Tout le ciel pleure et l’enfer chante.

30- Loin de moi, chantres de Bacchus !
Loin de moi, chantres de Vénus !
Loin de moi, fins suppôts du diable !
Dont le malheur est déplorable.

31- Tu chantes cet air empesté
Devant tous pour être écouté,
Tu leur en apprends la cadence
Et tu corromps leur innocence.

32- Damne-toi si tu veux, mondain,
Mais ne damne pas ton prochain :
Il t’écoute, il apprend le crime,
Il le fait, il tombe en l’abîme.

33- Va, cloaque de saleté !
Vomir ailleurs l’impureté
Des chansons de tes amourettes
De tes paroles de fleurettes.

34- Amis de mon Dieu, tenons bon
Contre le monde et le démon :
Leur air est beau, leur voix est tendre,
Mais gardons-nous de les entendre !

35- Chantons en l’honneur de Jésus
L’excellence de ses vertus,
Pour les mettre en notre mémoire
Et les pratiquer avec gloire.

36- Faisons retentir l’univers
De nos chansons et de nos vers,
Afin que Dieu s’y glorifie
Et le prochain s’en édifie.



Fichier PDF des Paroles de ce cantique :


Toutes les Versions chantées : 
 https://montfortajpm.blogspot.fr/2017/02/1.lutilite-des-cantiques--cantique-du-pere-de-Montfort.html


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AUX POÈTES DU TEMPS

(cantique de St Louis-Marie Grignion de Montfort)

 


Pour TÉLÉCHARGER, voici l'URL de la vidéo :

https://youtu.be/dUHeJhC74GA

 

 

 

Chant : Jean-Myriam Chevalier
 
Accompagnement (clavi + orgue) : Gilbert Chevalier (aveugle) 

  Enregistrement : 2 mars 2016



1- Ceci n’est pas pour vous charmer,
Vous qui ne pensez qu’à rimer,
Grands poètes, gens incommodes.
Je laisse à d’autres vos méthodes.

2- Je sais bien que vous n’approuvez
Que les vers qui sont relevés,
Que des phrases à double étage,
Qui font un fou plutôt qu’un sage.

3- Vous ferez dix tours et contours
Pour faire un vers tout à rebours,
Pour exprimer une sornette,
Un vain combat d’une amourette.

4- Je pourrais, pour mille raisons,
Vous mettre aux petites maisons.
Que dis-je ? elles sont toutes vôtres :
Les rimeurs y placent les autres.

5- Vos vers sont polis avec art
Et souvent ce n’est que du fard,
Votre esprit est à la torture,
Vos vers le sont aussi, j’en jure.

6- Vos grands vers ne sont pas communs,
Oui, mais ils sont bien importuns,
Vous courez l’un et l’autre pôle
Pour dire une pauvre parole.

7- Si vos vers étaient vraiment grands,
Ils seraient compris des enfants ;
Ils sont si hauts, ils sont si rares,
Qu’ils en sont devenus barbares.

8- Grands poètes, je vous entends :
Vous rejetez les pauvres gens,
Vos vers sont pour les grands génies,
Aussi pleins que vous de manies.

9- À moins que les esprits du temps
N’y trouvent leurs contentements,
Fussent-ils des vers très sublimes,
Vous, vous en faites de grands crimes.

10- À la mode, un prédicateur,
À la mode, un subtil rimeur ;
À moins qu’on ne soit à la mode,
On est sot ou bien incommode.

11- Votre sublime et relevé
Montre votre goût dépravé.
Pour tout paiement, pauvres malades,
Vous voulez des louanges fades.

12- Vous cherchez par mille détours
Que quelque homme fou de nos jours
Vous dise, mais sans qu’il le pense :
Oh ! les beaux vers, la bonne stance !

13- Pauvres gens, je me ris de vous,
Puisque vous rimez presque tous
Pour qu’on applaudisse à vos veines.
C’est acheter trop cher vos peines.

14- Oui, vos vers sont trop achetés,
N’étant pleins que de vanités,
Que de cent sortes d’amourettes,
Indignes des âmes parfaites.

15- Car, sous la rime et la raison,
Vous cachez un mortel poison,
Un piège cruel mais si tendre,
Qu’à peine peut-on s’en défendre.

16- Vos vers sont bons, sans contredit ;
Rien n’est si beau, ni si bien dit,
Rime riche, bonne cadence,
Oui, mais quelle infâme impudence !

17- Si la rime était riche en Dieu,
Je ne l’estimerais pas peu,
Mais pauvre en vertu, riche en crime,
J’en hais le sens le plus sublime.

18- Vous débitez la vanité
Comme une pure vérité :
Vous ferez passer une fable
Pour une histoire véritable.

19- On dit que tout vous est permis,
Tant on vous croit les ennemis
Des vérités les plus certaines,
Amis des vanités mondaines.

20- Comme les poètes païens
Vous prenez les maux pour des biens,
Je pourrais vous nommer profanes,
Ou, pour bien rimer, de francs ânes.

21- Ô très méchants imitateurs,
Vous croyez vos vers sans grandeurs
S’ils n’ont emprunté quelque grâce
De ceux de Virgile et d’Horace.

22- Vos vers prêchent-ils les vertus ?
Y voit-on le nom de Jésus ?
Point du tout, mais la flatterie,
L’impureté, l’idolâtrie.

23- Parlez-vous des prédestinés ?
Vous ne louez que des damnés,
Que des hommes tout sanguinaires,
Que des amoureux téméraires.

24- Méchants poètes des faux dieux,
Vous me traitez de scrupuleux,
Ou vous croyez que, par bêtise,
Maintenant je vous scandalise.

25- Allez, je n’ose vous nommer,
Non de peur de vous diffamer,
Mais de peur de souiller ces pages
De si funestes personnages.

26- Oui funestes, je ne mens pas,
Car peut-être êtes-vous là-bas ;
Quoiqu’il en soit, vos livres restent,
Ces subtils poisons nous empestent.

27- À peine trouve-t-on en eux
Rien qui ne soit pernicieux,
L’impureté la plus plaisante
Est chez eux la plus innocente.

28- Vos vers sont beaux, ils font grand bruit :
Ce sont des vers luisants de nuit !
Le sage en méprise la pompe,
Tandis que l’homme fou s’y trompe.

29- Vos vers si finement conçus
Encensent Bacchus et Vénus,
Et partout ils battent la caisse
Pour enivrer de leur ivresse.

30- L’enfer est plein de gens perdus
Par vos livres si bien vendus !
On laisse là la sainte Bible :
C’est à vos vers qu’on est sensible.

31- Oh ! qu’ils en damnent tous les jours !
On ne peut arrêter leur cours,
Presque tout le monde les loue,
Sur les théâtres l’on les joue.

32- Oui, ce livre sage et mondain,
Que vous avez peut être en main,
A peut-être damné plus d’âmes
Qu’il ne contient de mots infâmes.

33- Vous me direz : « Je n’y vois rien
Qui ne soit bon, que ne soit bien. »
Ne vous y trompez pas, mon frère :
Leur poison tôt ou tard opère.

34- Leur brillant cache le poison,
Leur appas couvre l’hameçon ;
Parmi cent mots d’esprit, un tendre
Qui fait penser, tomber, se rendre.

35- Ne faites pas le Saint-Esprit
Auteur d’un si mauvais écrit :
Il est fait par l’esprit immonde
Pour séduire les gens du monde.

36- Si vous le gardez, le démon
Vous criera toujours qu’il est bon,
Qu’on ne pèche point à le lire,
Que Dieu ne défend pas de rire.

37- Jetez tous ces romans au feu !
Faites-le pour l’amour de Dieu,
Sans regarder la couverture,
L’impression ni la dorure.

38- Au feu ces contes insolents !
Au feu ces bons mots si galants !
Au feu ces tendres tragédies
Et ces infâmes comédies !

39- Voici mes vers et mes chansons :
S’ils ne sont pas beaux, ils sont bons,
S’ils ne flattent pas les oreilles,
Ils riment de grandes merveilles.

40- S’ils ne sont que pour les petits,
Ils n’en sont pas d’un moindre prix ;
Si ce sont des vers ordinaires,
Ils n’en sont pas moins salutaires.

41- Lisez-les donc, et les chantez,
Pesez-les et les méditez,
N’y cherchez point l’esprit sublime,
Mais la vérité que j’exprime.

42- Prédicateur, dans mes chansons,
Vous pouvez trouvez vos sermons :
J’en ai digéré la matière
Pour vous aider et pour vous plaire.

43- Voici des sujets d’oraison,
Je crois le dire avec raison,
Car souvent un vers, une rime
Font qu’une vérité s’imprime.

44- Chaque mot d’un vers doit porter
Pour qu’on le puisse méditer,
Pour le garder en sa mémoire,
Pour son bouquet et pour sa gloire.

45- Cœur affligé, chantez, chantez !
En chantant vous vous surmontez :
Le cantique est très efficace
Pour avoir la joie et la grâce.

46- Chantez, et de bouche et de cœur,
À haute voix, avec ardeur,
Pour bannir du cœur la tristesse
Et pour le remplir d’allégresse.

47- Prenez garde à la vanité,
Qui chante veut être écouté :
Si votre voix est ravissante,
Que votre âme soit innocente.

48- Chantons donc tous, et comme il faut,
Chantons les grandeurs du Très-Haut :
En chantant détruisons le vice
Et faisons aimer la justice !



Fichier PDF des Paroles de ce cantique : 

  http://www.montfortajpm.sitew.fr/fs/Root/deu5g-Aux_poetes_du_temps_cantique_du_Pere_de_Montfort_.pdf


 
 



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