dimanche 27 mars 2016

Dernières mises en ligne _ St Ludger, St Jean d’Égypte

133

« Que votre âme ait soif de la dévotion à Marie, 
et ne la quittez pas 
qu’elle ne vous ait béni en Paradis. »

(Saint Alphonse de Liguori)




* * *




« Saint Ludger,
évêque de Munster,
qui évangélisa les Saxons. »

(Le Martyrologe Romain au 26 mars)

  



« En Égypte,
saint Jean, ermite,
homme d'une grande sainteté,
qui, entre autres vertus,
tout rempli de l'esprit de prophétie,
prédit à l'empereur Théodose
les victoires qu'il devait remporter 
sur les tyrans Maxime et Eugène. »

(Le Martyrologe Romain au 27 mars)



SAINT JEAN DAMASCÈNE (27 mars) :
« Ô Mère de Dieu,
si je mets ma confiance en vous,
je serai sauvé. »

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Version chantée de ces 20 Paroles de Saints :
 

* * *

 

   

Le ROSAIRE

13- La Résurrection

  sur les Ave Maria de Lourdes & Fatima

   

(à retrouver ICI dans la Playlist "Intégral Ave Maria")



Interprète : Gilbert Chevalier (aveugle) 
Enregistrement : mars 2016

  


Toutes les versions chantées :


 

* * *


  Les 3 CANTIQUES sur la PASSION

de St Alphonse de Liguori

 

 

Chant : Jean-Myriam Chevalier
Mélodie & orgue : Gilbert Chevalier (aveugle) 

  Enregistrement : 20 mars 2016



« Ô mon Jésus ! quelle main sans pitié
En criminel t'a rudement lié ?
C'est moi qui suis l'ingrat, le traître :
Pardon, pitié, mon divin Maître ! »


>>> OFFRANDE de la PASSION pour tous les jours de la semaine

  (les 3 vidéos se suivent)

 Pour TÉLÉCHARGER, voici l'URL des vidéos :

1- https://youtu.be/t9NLRocY-c4

2- https://youtu.be/0ORVB-Lt1JY

 3- https://youtu.be/EgKMDmAzfHs

 


* * *



  L'AMOUR DIVIN

Version 3

(cantique montfortain sur le canon de Pachelbel)

 

 

Compositeur-interprète : Gilbert Chevalier (aveugle)
Enregistrement : 2011



1- L’autre jour, que je voya­geais
Mon amour pour le Roi des rois
Recevait les plus douces lois 
De cet Amour suprême !
À mon tour je lui répondais :
« Mon amour, je vous aime ! »

2- Je fus tout en feu dans ce jour.
Tout me parlait du saint Amour ;
Toute la campagne à l’entour
Entendait mon langage ;
Nous nous répondions tour à tour :
« Aimons Dieu davantage ! »

3- Les petits oiseaux le chantaient,
Et les ruisseaux le murmuraient ;
La pluie et les vents qui soufflaient
En augmentaient la flamme ;
La terre et les cieux embrasaient
Et mon corps et mon âme.

4- Un jour, je pensais défaillir,
Mon feu venant à s’amortir :
« Amour, sans vous, je vais périr,
Disais-je en défaillance :
Si c’est moi qui vous ai fait fuir,
Pardon de mon offense ! »

5- Je criais le long des coteaux :
« L’avez-vous vu, bois et ruisseaux ?
Cherchez-le moi, petits oiseaux,
En messagers fidèles,
Et venez, pour finir mes maux,
M’en donner des nouvelles. »

6- L’Amour nous comble de bienfaits,
L’amour est doux et plein d’attraits,
L’amour ne finira jamais :
L’amour seul est durable,
Et des biens je le reconnais
Pour le seul véritable.

7- Sans l’Amour, rien ne peut charmer,
L’amour seul peut tout désarmer
Quand on commence à s’enflammer
De la beauté suprême :
Ah ! Seigneur, qu’il est doux d’ai­mer,
Quand c’est vous que l’on aime !

8- Bien souvent je m’écrie : « Au feu,
Au feu du saint Amour de Dieu ! »
Ah ! faut-il que j’aime si peu ! 
C’est mon plus grand martyre,
Amour, venez, et sur le lieu,
Ou venez, ou j’expire.

9- Amour, que n’ai-je mille cœurs,
Pour consacrer à vos ferveurs,
Pour embraser de vos ardeurs
Et pour vous les soumettre !
Je n’en ai qu’un, plein de tiédeur,
Au moins, soyez-en maître.

10- Amour, que de biens en vos feux !
Que de plaisirs délicieux !
Que de mystères merveilleux.
Qu’on ne donne à comprendre
Qu’à ceux qui sont assez heureux
Pour avoir un cœur tendre.

11- Ne vous y trompez pas, dévots,
L’ amour n’ est pas dans le repos :
Il est parmi les grands travaux,
Et parmi les épines :
Les sanglants mépris, les grands maux,
Sont ses sources divines.

12- Quand on aime Dieu purement,
On souffre tout joyeusement.
On reçoit la croix pour paiement,
Pour prix et pour victoire
Et pour joyeux avènement
À la grâce et la gloire.

13- Gagnez son amour, pauvres gens,
Caressez-le, petits enfants ;
Recherchez-le, riches, puissants,
L’amour est magnifique ;
Conquérez-le, grands conquérants,
L’amour est héroïque.

14- Si tu ne brûles, libertin,
Du beau feu de l’Amour divin,
Tu mourras de soif et de faim,
Dans les feux de tes crimes.
Et puis, tu brûleras sans fin
Dans les feux des abîmes.

15- Quoi ! vous me commandez, Seigneur,
De vous aimer de tout mon cœur :
Quel doux plaisir, quel grand honneur
Dans ce seul nécessaire !
Mais aussi quel plus grand malheur
Que de ne le pas faire !

16- Que mon cœur n’est-il l’univers,
Plus grand que la terre et les mers
Et plus profond que les enfers,
pour vous en faire hommage ;
Amour que j’aime et que se sers,
Que j’aime davantage !

17- Ô Mère de l’Amour divin !
Percez mon cœur, brûlez mon sein 
D’une flèche de séraphin,
Qui ne me laisse en vie
Que pour aimer mon Dieu sans fin :
C’est mon unique envie.

18- Amour, amour, embrase-moi,
Je ne fais que languir sans toi :
Comme mon vainqueur et mon roi,
Taille, tranche, extermine,
En tout ce qui s oppose à toi,
Afin que Dieu domine.


La transverbération du cœur de Sainte Thérèse d'Avila



* * *

 

LES MALHEURS DU MONDE

(cantique de St Louis-Marie Grignion de Montfort)

 


Pour TÉLÉCHARGER, voici l'URL de la vidéo :

https://youtu.be/ZP8ocrFO6UY

 

Compositeur-interprète : Gilbert Chevalier (aveugle) 
Enregistrement : 2000


INTRODUCTION :

1- Grand Dieu, donnez-nous du secours,
Armez-vous de votre tonnerre !
Le monde nous fait tous les jours
Partout une cruelle guerre :
C’est l’ennemi le plus malin
Parce qu’il est le plus humain.

2- Amis de Dieu, braves soldats,
Unissons-nous, prenons les armes,
Ne nous laissons pas mettre à bas,
Combattons le monde et ses charmes :
Puisque Dieu même est avec nous,
Nous le vaincrons, combattons tous !

3- Armons-nous de la vérité
Contre les amis du mensonge,
Faisons-leur voir par charité
Que tous leurs biens ne sont qu’un songe :
Armons-nous d’une vive foi,
Nous leur ferons à tous la loi.

4- Mais pour être vraiment vainqueurs,
Et pour avoir tout l’avantage,
Vidons nos esprits et nos cœurs
Des faux préjugés du bas âge :
Vomissons ce cruel venin,
Ou bien nous combattrons en vain.

 

PREMIER MALHEUR :
(Il est malheureux en lui-même)

5- Qu’est-ce que ce monde trompeur ?
C’est l’assemblée universelle
Des pécheurs qui font au Sauveur
Une guerre horrible et cruelle,
Quelquefois tout ouvertement,
Mais plus souvent secrètement.

6- Il est nommé du Saint-Esprit :
La chaire de la pestilence,
Le chemin large où l’on périt
Sans qu’on le croie ou qu’on y pense,
La synagogue de Satan
Et le règne de ce tyran !

7- La grande église des malins,
L’infâme et grande Babylone,
Où les démons en souverains
Sont finement sur le trône,
Où tous les biens sont empêchés,
Où l’on enseigne tous péchés.

8- Le monde est Satan travesti
Afin de se rendre agréable :
C’est son armée et son parti
Pour être un prince formidable,
Pour enrôler tout l’univers
À le suivre dans les enfers.

9- Ô Dieu, qu’il enrôle de gens
Dans ce parti tout diabolique !
Mille petits, dix mille grands,
Le paysan, le politique,
Des demi-dévots, des savants,
Des libertins, de bons vivants.

10- Leur père-maître est le démon,
Qui les anime et les entraîne :
Ils n’offensent Dieu qu’en son nom,
Et quoiqu’ils croient l’avoir en haine,
Il en est le prince et le roi,
En cachette il leur fait la loi.

 

DEUXIÈME MALHEUR :
(Il est l’ennemi de Dieu et de son Fils Jésus-Christ)

11- Le monde attaqua Jésus-Christ
Tout le temps qu’il vécut sur terre ;
Il est tous les jours Antéchrist,
Tous les jours il lui fait la guerre :
Tous les jours il le contredit
Dans ce qu’il fait et ce qu’il dit.

12- Il détruit ou bien contrefait
Ses sentiments et ses maximes :
Ce que Dieu fait, il le défait
Afin d’autoriser ses crimes !
Il contrefait ses sacrements
Et ses divins commandements.

13- Tous les serviteurs du Seigneur
Sont combattus par sa malice :
Il leur fait tort, il leur fait peur,
Il les flatte, il leur rend service ;
Il leur compte mille raisons
Afin qu’ils boivent ses poisons.

14- Il fait de leur dévotion
Le sujet de sa raillerie :
Il l’appelle une illusion
Ou bien une bigoterie ;
Il condamne leurs actions,
Il prend mal leurs intentions.



TROISIÈME MALHEUR :
(Il est tout pénétré de malice et l’ennemi de la vertu)


 15- Pour détruire leur sainteté
Il se sert de mille malices ;
Pour les tourner de son côté,
Il invente mille injustices.
Mon Dieu, qu’il en a supplanté
Par ses pièges d’iniquité !

16- Il couvre, mais très finement,
Le péché de la vertu même :
Pour le faire entrer doucement
Il flatte, il proteste qu’il aime.
Par ses sourires, ce trompeur
Enfonce un poignard dans le cœur !

17- Le monde est le grand boute-feux
Et le grand instrument des diables
Pour autoriser en tous lieux
Les crimes les plus détestables :
Les mondains nomment scrupuleux
Tous ceux qui ne font pas comme eux.

18- Il sème l’orgueil chez les grands,
La mollesse et la suffisance ;
L’ignorance chez les paysans,
L’ivrognerie et médisance ;
L’envie et les divisions
Jusque dans la religion !

19- L’injustice dans les palais,
Dans les lieux publics, les scandales ;
Dans les lits et les lieux secrets,
Les impuretés les plus sales ;
Dans l’église et dans les lieux saints,
L’insolence des libertins !

20- La mollesse et l’oisiveté
Et le luxe parmi les dames,
Le babil et la vanité
Parmi presque toutes les femmes,
L’avarice chez les marchands
Et l’orgueil parmi les savants.

21- Dans les soldats, les jurements,
Les blasphèmes, les violences ;
Partout mille dérèglements,
Les jeux, les bals, les insolences :
De ces péchés tout est rempli,
Le sage même en est sali !

22- Que dis-je, hélas ! je dis trop peu,
Homme et garçon et fille et femme
Sont brûlés presque tous du feu
De sa concupiscence infâme !
Il met partout la vanité,
Presque partout l’impureté.

23- Le monde étant sur son déclin,
Il n’est que crime et qu’injustice :
Il n’a jamais été si fin,
Ni si pénétré de malice ;
Qui sait pécher plus en secret :
Il passe pour le plus discret.

 

QUATRIÈME MALHEUR :
(Le monde est aveugle)

24- Le monde est dans l’aveuglement
Et le malheureux se croit sage,
Il est dans l’endurcissement :
Quiconque le reprend, l’outrage...
Hélas ! il ne voit ni n’entend,
C’est ce qui rend son mal très grand.

25- Ne prend-il pas le mal pour bien,
L’utile pour le dommageable,
Pour un bonheur, ce qui n’est rien,
Et pour faux, un bien véritable,
Tant ses erreurs l’ont aveuglé,
Tant ses péchés l’ont déréglé.

26- Il ne sait point la vanité
Des biens que la terre présente,
Il ignore la cruauté
De l’esprit malin qui le tente :
Comme il ne voit que par ses sens,
Il juge mal des biens présents.

27- Il craint un fantôme trompeur ;
Si Dieu menace, il est sans crainte !
Il est sans loi, sans foi, sans peur
Devant cette Majesté sainte :
Il ne craint point ses jugements
Ni ses terribles châtiments.

28- Ses jugements sont renversés :
Il croit que les fous sont des sages ;
Que les sages sont insensés,
Des bigots, de sots personnages,
Et comme il croit très clairement,
Il décide tout hardiment.

29- Cet aveugle est fier et hardi !
Il ne veut pas qu’on le reprenne
Quoiqu’il soit un grand étourdi :
À le reprendre, on perd sa peine.
Il est, ainsi qu’il est écrit,
Incapable du Saint-Esprit.

30- Chose étonnante, il ne peut pas
Recevoir aucune lumière :
Il restera jusqu’au trépas,
Ainsi que le diable son père,
Impie, orgueilleux, scandaleux,
Aveugle, endurci, malheureux !

 

CINQUIÈME MALHEUR :
(Il est un scandaleux)

31- Oui malheur au monde ! a dit Dieu,
Parce qu’il cause du scandale :
Il vomit sans cesse en tout lieu
Contre tous sa rage infernale,
Tout homme en est scandalisé,
Le sage comme l’insensé.

32- Dans les métiers et les emplois,
Qu’on voit d’appâts épouvantables
Dont le monde s’est fait des lois
Pour damner plusieurs misérables !
Mais ses scandales sont si fins
Qu’il trompe même les plus saints.

33- Sous l’appât il met l’hameçon
Qui perd l’âme sans qu’elle y pense,
Il mêle en son vin le poison
Qui forme la concupiscence ;
Sous un seul mot dit en riant,
Il cache un poison très criant.

34- Il couvrira l’impureté
D’une fine plaisanterie,
Le luxe de la vanité,
De propreté, de modestie ;
L’avarice et l’orgueil du cœur
D’un bon ménage et point d’honneur...

35- Il fait tirer l’arc aux pécheurs
Contre les âmes innocentes ;
Pour percer leurs yeux et leurs cœurs
En mille façons différentes :
Il forme des pièges malins
De leurs yeux, leur bouche et leurs mains.

36- Il a tant d’adresse à tromper,
L’amorce est si belle et si tendre,
Qu’à peine peut-on l’échapper,
Qu’à peine peut-on s’en défendre :
Heureux celui qui s’est enfui
Dans un désert bien loin d’ici.

 

SIXIÈME MALHEUR :
(Ses richesses sont vaines et trompeuses)

37- Il promet à ses sectateurs
Honneurs, plaisirs, biens périssables
Qui sont au fond des biens trompeurs,
Qui ne font que des misérables.
Ô vanité des vanités !
La plus grande des vérités.

38- Qu’est-ce que tout l’or et l’argent
Et les richesses qu’on appelle ?
Un morceau de terre changeant
Dont la surface paraît belle,
Un morceau de terre doré,
Un métal un peu plus lustré.

39- L’argent est un bien passager,
Il veut toujours changer de maître ;
Quand on l’empêche de changer
Il devient le plus cruel traître,
Quand il est longtemps conservé
Il est un poison réservé.

40- Quelques dépouilles d’animaux,
Des morceaux de boue et de plâtre,
Quelques bois coupés en morceaux,
Une terre blanche et jaunâtre,
Voilà les plus grands biens des fous
Et qui les damnent presque tous.

41- On les perd par mille accidents,
Un voleur les pille ou les mange,
Une rouille se met dedans ;
Que leur changement est étrange !
Il ne durent qu’un seul moment
Pour les perdre éternellement.

42- Voyez-vous ce riche Crésus
Que son argent rend honorable ?
Il perdra bientôt ses écus,
Il mourra comme un misérable.
Qu’emportera-t-il de son bien ?
Hélas ! un linceul ; hélas ! Rien.

43- Tous ces biens ont je ne sais quoi
De pernicieux et funeste ;
Ils cachent un poison chez soi,
Qui nous souille et qui nous empeste,
C’est ce que la foi nous apprend,
C’est ce que le sage comprend.

44- Ces biens passés de main en main
Ont damné l’impie et l’avare,
Ont contracté tant de venin
Qu’à peine un sage s’en sépare.
Ce qui fait que la vérité
Les nomme : dieu d’iniquité.

45- Dès lors qu’on veut les acquérir,
Dès lors on pèche, on est coupable,
Puisque, quand on veut s’enrichir,
On est pris au piège du diable.
Si c’est un mal de les vouloir,
Que sera-ce de les avoir ?

46- Ces biens sont la poix et la glu
Pour lier et perdre les âmes,
Leur pouvoir est comme absolu
Pour les précipiter aux flammes,
À peine peut-on les toucher
Sans s’y coller, sans y pécher.

47- La plus grande difficulté,
Et la plus grande que je sache,
Est d’acquérir la sainteté
En les possédant sans attache :
C’est un effort miraculeux,
C’est un prodige merveilleux !

48- A-t-on du bien en quantité ?
Vit-on dans l’aise et l’abondance ?
Adieu la foi, la charité,
La pénitence et l’espérance.
C’est ce qu’on voit communément,
Mais je ne comprends pas comment.

49- On voit mille gens aujourd’hui
Qui font du bien mauvais usage,
Et qui gardent le bien d’autrui
Sans réparer aucun dommage.
Que de voleurs fins et rusés
Que le monde a canonisés !

50- Je ne dis mot aux usuriers
Qui sont si communs dans le monde,
Aux partisans, aux gros fermiers
Qui volent sur la terre et l’onde ;
Ils ont trop de biens mal acquis
Pour profiter de mes avis.

51- Mais quoiqu’on les ait justement,
Ce sont des épines piquantes,
Qui piquent, mais secrètement,
Les âmes les plus innocentes.
Que de travaux à les trouver,
Que de soins à les conserver !

52- L’argent est la divinité
Auquel le monde sacrifie
Son temps, son repos, sa santé,
Et tous les biens de l’autre vie,
Sans se soucier du prochain,
Ni même de son souverain.

53- Parlez-lui de gagner du bien,
Il vole, il s’expose, il s’engage ;
Mais de Dieu, ne lui dites rien,
Car il n’entend pas ce langage ;
Son cœur a passé dans son or,
C’est son seul dieu, c’est son trésor.

54- Plus un homme a de revenus,
Et plus les démons l’ensorcellent ;
Pus il a de soins superflus
Qui le piquent, qui le bourrellent ;
Son bien est son cruel tyran
Et plus cruel que n’est Satan.

55- Quand on les perd, quelles douleurs !
L’âme d’un riche en est navrée,
Mais quand il meurt, quelles fureurs !
Sa pauvre âme en est déchirée ;
Quel désespoir et quel effort
D’un malheureux riche à la mort !

56- Oh ! quels terribles jugements
Dieu fait de leur mauvais usage !
Mais dans l’enfer quels châtiments,
Quel désespoir et quelle rage !
Après cela comme les fous,
Avec ces faux biens, damnez-vous.

 

SEPTIÈME MALHEUR :
(Il est malheureux en ses plaisirs)

57- Voilà quelle est la vanité
Des biens que le monde présente,
Qu’il cherche avec avidité
Sans qu’aucun jamais le contente,
Mais ses plaisirs sont aussi faux
Et lui causent autant de maux.

58- Les plus grands plaisirs sont trompeurs,
Ce sont des plaisirs en image
Qui ne contentent point les cœurs ;
Qui les affament davantage,
Qui font ressentir à la fin
Le remords, l’ennui, le chagrin.

59- Il n’a que des plaisirs charnels,
Ce sont des charognes puantes
Qui font des hommes criminels,
Qui rendent les âmes méchantes,
Qui flattent les sens au dehors
Et qui souillent l’âme et le corps.

60- Le pécheur mondain danse et rit
Sur le bord de son précipice,
Devant un Dieu qui le maudit
Et qui s’arme dans sa justice ;
Il foule aux pieds Jésus en croix,
Il méprise ses saintes lois.

61- Il invente pour son malheur
Mille plaisirs et mille modes,
Tabac et poudre de senteur,
Mille raffinements commodes ;
Il ne pense qu’à se garder
De ce qui peut l’incommoder.

62- Il ne s’occupe qu’à penser
À son corps pour le satisfaire ;
Boire et manger, rire et danser
Semble être son unique affaire ;
Tandis qu’il engraisse sa chair,
Il plonge son âme en enfer.

 

HUITIÈME MALHEUR :
(Il est malheureux dans son orgueil et ses honneurs)

63- Le monde est toujours orgueilleux,
Dans le temps même qu’il s’abaisse ;
Il veut faire éclater aux yeux
Sa modestie et son adresse,
Il est ravi qu’on puisse voir
Ses talents, ses biens, son pouvoir.

64- Il couvre et cache ses défauts
Pour faire montre de sa gloire ;
Il abaisse tous ses égaux
Pour s’en faire partout accroire ;
Il ne veut hanter que les grands,
Il méprise les pauvres gens.

65- On connaît l’orgueil d’un mondain,
Sa gloire vaine et chimérique,
À son air, ses habits, son train,
Lorsqu’il marche, lorsqu’il s’explique,
Il ne respire que grandeur,
Qu’orgueil, que faste et que hauteur.

66- Ce n’est qu’à son corps défendant
Qu’il obéit et qu’il s’abaisse.
À commander il est ardent,
Il croit en avoir la sagesse,
Il affecte la primauté
En tout, jusqu’en l’humilité.

67- Mais, qu’est-ce que tout cet honneur ?
C’est un sommeil, une chimère,
Une fumée, une vapeur,
Un vent, une écume légère,
Un éclat brillant et pompeux
Qui trompe les cœurs et les yeux.

68- C’est le plus fin des hameçons
Que le démon lui puisse tendre,
C’est le plus subtil des poisons
Qu’il donne presque à tous pour prendre.
Satan tombé par son orgueil
Jette le monde au même écueil.

69- Dieu cache au monde ses secrets,
Il lui résiste en sa Sagesse,
Il lui prépare pour jamais
La flamme la plus vengeresse :
Autant qu’il s’est glorifié,
Autant il sera châtié !

 

NEUVIÈME MALHEUR :
(Il est oisif)

70- Que ce maudit monde est trompé !
Il perd tout le temps de la vie,
Ou bien, il est tout occupé
À faire quelques niaiseries ;
S’il n’est pas dans l’oisiveté,
Il s’occupe à l’iniquité.

71- Il est toujours dans les dehors
Sans tourner vers Dieu sa pensée,
Il est tout occupé du corps
Et sa pauvre âme est délaissée,
Il méprise le vrai bonheur
Et s’occupe d’un bien trompeur.

72- Oh ! grand aveugle, oh ! l’imposteur :
Au ciel il préfère la terre,
La créature au Créateur,
À la paix de son Dieu, la guerre,
Le mensonge à la vérité,
Et le temps à l’éternité.

73- On l’entend parler nuit et jour
De la gazette et des nouvelles,
Et de l’armée et de la cour,
Et de mille autres bagatelles,
D’argent, de repas, d’ornements,
De jeu, d’habits, de passe-temps.

74- Il n’est qu’esprit, il n’est qu’ardeur
Pour les affaires temporelles,
Mais que bêtise et que tiédeur
Dans les affaires éternelles.
Quand il joue, il aime à veiller ;
Quand il prie, il faut l’éveiller.

75- Il passe sa vie et son temps
Non à l’unique nécessaire,
Mais à de vains amusements,
À mal faire ou bien à rien faire,
À regarder et babiller,
À visiter et s’habiller.

 

DIXIÈME MALHEUR :
(Il est endurci)

76- Il est tout endurci du cœur,
Il ne reconnaît pas son crime,
Il ne sent point sa puanteur
Ni le lourd fardeau qui l’opprime ;
Il ne croit pas qu’il ait en soi
Le démon pour père et pour roi.

77- Sans craindre enfer, ni jugement,
Ni Dieu, ni diable, ni vengeance,
Ce maudit pèche hardiment
En riant avec insolence ;
En péchant, il chante ses vers,
Il fait du crime ses concerts.

78- Il dit qu’il a l’esprit trop fort
Pour gémir, pour verser des larmes,
Pour craindre l’enfer ou la mort
Et pour en sentir les alarmes ;
Le bon Dieu, dit-il, est si bon,
À la mort, j’aurai le pardon.

79- Tout insensible aux vérités
Qui font trembler les bonnes âmes,
De vanités en vanités,
De péchés en péchés infâmes,
Il meurt sans appréhension,
Il tombe en la damnation.

80- Il est dur envers le prochain
Lorsqu’il le voit dans la misère,
Il parle au pauvre avec dédain,
S’il lui donne, c’est par colère ;
Il aura du pain pour son chien,
Mais, pour son frère, il n’aura rien.

81- Il est tout plein de dureté
Pour les âmes du purgatoire :
À leurs dépens avec gaieté
On le voit manger, rire et boire.
Il paiera d’un De profundis
Ses pauvres parents étourdis.

82- Il trouve en leurs legs de l’excès,
Il les diminue ou diffère,
Ou par soi-même ou par procès,
Il plaide son père ou sa mère.
Ô pauvres parents trépassés,
Vos enfants vous ont délaissés !

83- Il fait son plaisir du péché ;
Qu’on offense Dieu, qu’on l’outrage,
Son cœur n’en est pas plus touché,
S’il n’en souffre quelque dommage ;
Il a son intérêt à cœur,
Mais non pas celui du Seigneur.

84- Quoique le monde soit maudit
Et condamné du Sauveur même,
On le voit qui se divertit
Au milieu de son anathème,
Tant il a l’esprit aveuglé,
Tant il a le cœur déréglé.



 
ONZIÈME MALHEUR :
(Il est malheureux dans ce monde et dans l’autre)

85- C’est le démon secrètement
Qui le démène et qui l’entraîne,
Qui le lie invisiblement,
Qui le tient captif à la chaîne
Pour opérer l’iniquité
Selon sa seule volonté.

86- Il crie à tous : la paix, la paix,
Mais il n’en a pas pour un double,
Il a mille remords secrets.
Sa plus grande joie est un trouble,
Il est une orageuse mer
Qui ne se peut jamais calmer.

87- Quoiqu’il fasse pour étouffer
Le remords de sa syndérèse,
Il ne peut pas en triompher,
Il ne peut pas vivre à son aise ;
Quoiqu’au dehors il soit joyeux,
Au dedans, il est malheureux.

88- Quoi que fasse cet imposteur
Pour jouir d’une paix parfaite,
Ses péchés passés lui font peur,
Le temps à venir l’inquiète,
Sans qu’il puisse être un seul instant
Vraiment heureux, vraiment content.

89- Dans la vie il ne peut avoir
Que quelque plaisir en figure,
Mais à sa mort quel désespoir,
Quelle rage, quelle écorchure,
Oh ! quels troubles, et quels tourments,
Après la mort, quels châtiments !

 

DOUZIÈME MALHEUR : 
(Il est malheureux dans l’éternité)

90- On lui donne pour ses plaisirs,
Pour ses honneurs et ses richesses,
Mille maux, mille déplaisirs
Et mille peines vengeresses ;
Pour un moment de vanité,
Malheur à toute éternité !

91- Voilà le monde et ses malheurs.
Peut-on aimer ce misérable ?
Peut-on suivre ses sectateurs
Dans leur malheur si déplorable ?
Crions donc tous : malheur ! malheur !
Malheur à ce monde trompeur !

92- Voilà plusieurs pièges malins
Dont il prend en secret les âmes,
Pour les attirer à ses fins
Et les précipiter aux flammes ;
Pour nous garantir de ses traits,
Méprisons ses malins attraits !




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« Le Rosaire est admirable !
Il donne à tous du secours,
Il guérit l’âme incurable :
Disons-le donc tous les jours ! »
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