« Ô Dieu, qui avez établi votre Fils unique
Rédempteur du monde
et qui, par sa victoire sur la mort,
nous avez miséricordieusement rendus à la vie,
faites que célébrant la mémoire de ces bienfaits,
nous puissions nous attacher à vous d'un amour éternel
et recueillir le fruit de sa Rédemption.
Nous vous le demandons par Notre-Seigneur Jésus-Christ, votre Fils,
qui vit et règne avec Vous dans l’unité du Saint-Esprit
pour les siècles des siècles.
Ainsi soit-il.»
(Oraison de la messe de la fête)
Jésus, vous m’avez racheté
Et tiré de captivité
En portant mon iniquité,
Deo gratias !
Si vous ne m’aviez pas sauvé,
Si vous ne n’aviez pas lavé,
J’étais pour jamais réprouvé :
Deo gratias !
Vous avez vécu pauvrement,
Vous êtes mort cruellement,
Et cela pour moi seulement :
Deo gratias !
>>> JÉSUS, MON BIEN-AIMÉ, RAPPELLE-TOI !... (poésie de Ste Thérèse de l'Enfant-Jésus)
LE POÈME DE LA PASSION
(cantique de St Louis-Marie Grignion de Montfort)
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I- JÉSUS AGONISANT
(pour le dimanche)
1- Jésus voit la mort affreuse
Qui vient d’un air menaçant,
Pour être victorieuse,
Quoi qu’il soit le Tout-Puissant.
2- Il voit toutes les offenses
De l’homme méconnaissant,
Le mépris de ses souffrances,
De sa mort et de son Sang.
3- Il se prévoit dans l’outrage
Même au Très Saint-Sacrement,
Qu’il doit nous laisser pour gage
De son amour très ardent.
4- À cette vue, il s’écrie
D’une languissante voix :
« Ô mon Père, je vous prie
De m’exempter de ces croix. »
5- Mais ce Sauveur débonnaire,
Tout rempli de charité,
Dit : « Mon Père, je veux faire
Votre sainte Volonté. »
6- Dans cette agonie étrange,
Lorsqu’il est prêt d’expirer,
Ce grand Dieu souffre qu’un ange
Vienne le fortifier.
7- Oh ! chrétiens, qui peut comprendre
La grandeur de son tourment ?
Voyez-vous son corps tout tendre
Suer des gouttes de Sang ?
8- Serons-nous donc insensibles ?
Ne serons-nous point touchés
En voyant les maux terribles
Que lui causent nos péchés ?
9- Ô Jésus très pitoyable,
D’où vient que vous souffrez tant,
Car vous n’êtes point coupable,
Mais juste, et très innocent ?
10- Jésus, priez votre Père
Qu’il ait pitié de nous tous,
Ou qu’il montre sa colère
Plutôt sur nous que sur vous.
11- Pardon de tant de souffrances,
Ô Jésus agonisant !
Puisque nos propres offenses
Vous mettent dans ce tourment.
12- C’est moi qui suis le coupable,
Et Jésus est l’innocent.
Ah ! que je suis misérable,
Je le dis en soupirant !
II- JÉSUS FLAGELLÉ
(pour le lundi)
13- Allons tous dans le Prétoire,
Le cœur touché de douleur,
Contempler le Roi de gloire
Maltraité comme un voleur.
14- Quatre bourreaux pleins de rage,
Comme des loups ravissants,
Lui tirent avec outrage
Tous ses pauvres vêtements.
15- Cette insolente canaille,
Ayant dépouillé Jésus,
S’en divertit et s’en raille
Pour le rendre plus confus !
16- On le garrotte, on le lie
Contre un infâme poteau !
On lui dit par moquerie :
« Le voyez-vous ? Qu’il est beau ! »
17- L’un a des cordes nouées,
L’autre a des chaînes de fer,
Et tous ont les mains armées
Comme des démons d’enfer.
18- Ô chose très étonnante !
Cette troupe de soldats
Sur cette chair innocente
Décharge à grands tours de bras.
19- Ils le couvrent de blessures
Et le déchirent de coups :
On ne voit que meurtrissures,
Que cicatrices, que trous !
20- Il n’en peut plus, ce bon Maître,
Son Sang coule par ruisseaux !
Et ses os se font paraître,
Sa chair tombant par lambeaux.
21- Hélas ! il est de faiblesse
Tombé dans son propre Sang,
Et cependant on ne cesse
De battre cet innocent...
22- Ô bourreaux impitoyables,
Arrêtez votre courroux !
C’est nous qui sommes coupables :
Frappez donc plutôt sur nous !
23- Considérez qu’il endure
Cet effroyable tourment
Sans qu’il s’en plaigne ou murmure,
Tant son amour est ardent.
24- Ô Souveraine Clémence,
Voyez Jésus, votre Fils !
Arrêtez votre vengeance,
Ou que nous soyons punis.
25- Les bourreaux, de défaillance,
Ne peuvent plus le frapper,
Mais par son amour immense
Il n’est pas las d’endurer.
26- Pécheurs, ce sont nos offenses
Et nos sensualités
Qui causent tant de souffrances
À cet objet de pitié !
27- Viens-t’en, pécheur impudique,
Considérer la douleur
Que tu causes au Fils unique
Du Souverain Créateur !
28- Viens dans le Sang de ses veines
Rencontrer ta guérison,
Et n’augmente pas ses peines
En suivant ta passion.
29- Faisons, faisons pénitence !
Pleurons ces maux nuit et jour,
Usons de reconnaissance,
Rendant amour pour amour !
30- Ô Sauveur tout débonnaire,
Par ce corps meurtri de coups,
Apaisez votre colère
Et nous pardonnez à tous !
III- JÉSUS COURONNÉ D’ÉPINES
(pour le mardi)
31- Jésus ayant avec peine
Pris ses habits déchirés,
Regardez comme on le mène
Brusquement, à coups de pied !
32- Suivons, chrétiens, à la trace
Cet Agneau très innocent,
Car en quelque endroit qu’il passe,
Il reste teint de son Sang...
33- Comme on ferait d’une bête,
On le mène à coups de fouets !
Transi de froid, on l’arrête
À la porte du palais.
34- À peine est-il dans la salle
Au milieu de ces bandits,
On l’habille à la royale
Pour le couvrir de mépris.
35- On lui jette par outrage
Sur le dos un vieux manteau,
En lui tirant avec rage
Le sien collé à sa peau.
36- Une pierre très pointue
Lui sert d’un trône royal,
Afin qu’étant mieux en vue
Il reçoive plus de mal.
37- On met dans ses mains sacrées,
Pour sceptre, un frêle roseau.
Chacun en fait des risées,
En disant : « Ha ! qu’il est beau ! »
38- On le couronne d’épines
Avec des coups de bâton !
Un chacun lui fait des mines
En hurlant comme un démon.
39- Cette couronne cruelle
Lui transperce le cerveau :
On voit couler sa cervelle
Avec du Sang et de l’eau...
40- D’un vieux torchon de cuisine
On lui bande les deux yeux,
Chacun lui disant : « Devine
Qui t’a frappé, malheureux !
41- « N’es-tu pas un faux prophète,
Qui veut nous en imposer ?
Compagnons, qu’on le maltraite !
Ne cessons de le frapper ! »
42- Chacun lui crache au visage
De gros crachats tout pourris
Pour marque de son hommage,
Avec des cris inouïs !
43- On l’adore par risée,
En lui donnant un soufflet :
« Bonjour, ô roi de Judée,
Ah ! que te voilà bien fait ! »
44- Il ne reçoit pour harangue
Que des discours impudents,
L’un tire sur lui la langue
Et l’autre grince des dents.
45- Non, ce ne sont pas des hommes,
Mais des démons furieux !
Les voyez-vous qui l’assomment ?
On le bat à qui mieux mieux !
46- À cet objet pitoyable,
Ne serons-nous point touchés ?
Il n’est que trop raisonnable,
Hélas ! c’est pour nos péchés !
47- Il souffre tout et l’endure
Sans même lever les yeux,
Sans qu’il se plaigne ou murmure
De ces tourments rigoureux.
48- Depuis les pieds à la tête
Il est tout froissé de coups.
Ah ! si c’était une bête,
Nous lui compatirions tous !
49- Notre orgueil insupportable
À rechercher les grandeurs
Est le bourreau véritable
Qui lui cause ces douleurs !
50- Orgueilleux, viens te confondre :
Voyant ton Dieu méprisé,
Qu’auras-tu donc à répondre,
Toi qui veux être estimé ?
51- Notre cœur plein d’amertume
Et d’un cuisant repentir,
Comparaisse et se consume
En voyant Jésus souffrir.
52- Ayons toujours en mémoire
Ce très aimable Sauveur :
Le mépris soit notre gloire,
Et la souffrance un bonheur !
53- Ô Jésus très pitoyable
Par les injustes mépris,
Voyez d’un œil favorable
À vos pieds des cœurs contrits.
(pour le mercredi)
54- Suivons notre très cher Maître
Qu’on traîne la corde au cou
Pour le faire comparaître
Au tribunal comme un fou.
55- Dans cet état misérable
Où l’on réduit ses bourreaux,
Il n’est pas reconnaissable,
Tant il a reçu de maux...
56- Pilate, quoiqu’un impie,
Est attendri, le voyant :
Il veut lui sauver la vie,
Sachant qu’il est innocent.
57- Afin d’apaiser la rage
De ce peuple mutiné,
Il le montre en l’équipage
Où les bourreaux l’ont laissé.
58- Aussitôt qu’il est en vue,
On n’entend que hurlements !
Chacun le raille et le hue
Avec grincements de dents.
59- Sa Face défigurée
Et couverte de crachats,
Sa chair toute découpée
Ne touchent point ces ingrats.
60- Ses douleurs et sa misère,
Au lieu de toucher leur cœur,
Fait redoubler leur colère
Et les remplit de fureur.
61- Pilate dit : « Voilà l’homme,
Ayez-en compassion ! »
Voyez, il faut qu’il le nomme,
À peine le connaît-on.
62- À ces mots, la populace
S’écrie, en frappant du pied :
« Qu’on l’ôte et qu’on s’en défasse,
Et qu’il soit crucifié ! »
(pour le jeudi)
63- Voyez, chrétiens, on le traîne
À coups de poings et de pieds
Sans le laisser prendre haleine :
Ce sont des loups enragés !
64- On met une Croix pesante
De quinze pieds de longueur,
Sur sa chair toute sanglante
Pour augmenter sa douleur.
65- Cet Agneau tout débonnaire
Se charge de nos péchés,
Pour les porter au Calvaire
Afin qu’ils soient effacés.
66- Il porte au lieu du supplice,
Par un amour très ardent,
Le bois de son sacrifice
Comme Isaac innocent.
67- L’insolente populace
N’a que du mépris pour lui,
Et, dans quelque endroit qu’il passe,
Chacun le bat à l’envi !
68- On le jette dans la boue
Comme un pauvre malheureux,
On le frappe, on le bafoue
Par des soufflets rigoureux !
69- Sa chair est toute écorchée,
Son corps courbé, les pieds nus,
Marchant la tête baissée
Dessus les cailloux pointus.
70- La secousse très horrible
De la Croix qui tombe à bas,
Lui cause un tourment sensible
Qui redouble à chaque pas...
71- Malgré sa grande faiblesse
Et sa désolation,
Chacun l’abat et le presse
Avec des coups de bâtons !
72- Une douleur très amère
Saisit de nouveau son Cœur,
Voyant sa très chère Mère
Tomber à bas de douleur.
73- Tout le monde l’abandonne,
Mourra-t-il dessous ce poids ?
Il ne se trouve personne
Qui n’ait horreur de la Croix.
74- Un pauvre étranger qui passe,
C’est Simon Cyrénéen,
Est par promesse et menaces
Forcé d’y mettre la main.
75- Viens-t-en, pécheur infidèle !
Aider Jésus Crucifié,
Sous cette Croix très cruelle
Que lui cause ton péché.
76- La Véronique, embrasée
D’un amour fort et fervent,
Fend sans crainte la mêlée
Pour voir Jésus, son amant.
77- Et elle essuie son Visage
Sanglant et défiguré,
Et Jésus veut que pour gage
Il lui demeure imprimé.
78- Jésus dit à plusieurs femmes
Qui pleuraient ces grands tourments :
« Pleurez plutôt sur vos âmes
Et celles de vos enfants.
79- « Voyez l’état pitoyable
Où l’on réduit l’Innocent ;
Que deviendra le coupable
Et le pécheur insolent ? »
80- Voilà qu’il tombe en la rue,
Au milieu de ses bourreaux :
Il n’en peut plus, il en sue,
Son Sang coule par ruisseaux...
81- Et, quoi donc ! est-il possible,
Ô misérable pécheur !
Que ton cœur soit insensible
Aux douleurs de son Sauveur ?
82- Comme ce sont nos offenses
Qui font son pesant fardeau,
N’augmentons plus ses souffrances
En l’offensant de nouveau !
83- Jésus, votre amour immense
Ayant porté nos péchés,
Montrez-nous votre clémence :
Qu’ils nous soient tous pardonnés !
Lui tire tout de nouveau
Sa pauvre robe sanglante,
Toute collée à sa peau.
85- Tandis que les plus barbares
Préparent tout pour sa mort,
Quelques-uns des plus avares
Tirent ses habits au sort.
86- Chacun des bourreaux s’écrie
En lui tirant les cheveux :
« Finis là ta pauvre vie !
Couche-toi là, malheureux ! »
87- Voyez comme on le terrasse
Pour le clouer sur ce bois,
Mais voyez comme il embrasse
Avec ardeur cette Croix.
88- On tire ses mains sacrées
Avec grande cruauté,
Pour qu’elles soient attachées
Droit sur les trous préparés.
89- Ô cruelle barbarie !
Ses membres sont disloqués,
Sa chair est toute meurtrie,
L’on voit ses nerfs tout bandés.
90- Étant donc à la renverse
Aux pieds de ces inhumains,
Avec des clous on lui perce,
Les deux pieds et les deux mains !
91- Oh ! quelle douleur sensible
Lui causent ces clous pointus !
Son corps percé comme un crible
Perd son Sang et n’en peut plus...
92- Viens, pécheur, et considère
Le très doux Jésus mourant,
Qui te prie en sa misère
De penser à son tourment.
93- Pour qu’il souffre davantage,
Au lieu de vin et de miel,
On lui donne pour breuvage
Du vinaigre avec du fiel.
94- Voyez-vous comme il endure
Tant de mépris et de maux ?
Car tant s’en faut qu’il murmure :
Il prie pour tous ses bourreaux.
95- La présence de sa Mère
Fait augmenter ses tourments,
Voyant qu’en quelque manière
Elle meurt à tout moment.
96- Ah ! je le vois qui rend l’âme
En jetant un grand soupir :
Je sens mon cœur qui se pâme
En voyant mon Dieu mourir...
97- Les cieux et la terre ensemble
Font paraître leur douleur :
On sent la terre qui tremble,
La mer est toute en fureur.
98- Le soleil même et la lune
Perdent toute leur clarté.
Dans cette douleur commune,
L’homme seul n’est point touché !
99- Pécheurs, faisons pénitence !
Puisqu’il a souffert pour nous.
Prenons part à sa souffrance,
Baisons ses pieds et ses clous.
100- Pour nous baiser de tendresse,
Il baisse la tête en bas :
Voyez-vous comme il nous presse
Et comme il nous tend les bras ?
101- Ne rompons plus le silence
Que pour dire, en soupirant :
Presque personne ne pense
Au très doux Jésus mourant !
102- Faisons tous notre retraite
Dedans son Sacré Côté :
Une lance nous l’a faite
Pour nous mettre en sûreté.
103- Crions d’un ton lamentable :
Pardonnez-nous nos péchés !
Ô Jésus très pitoyable,
Nos dettes nous remettez.
(pour le samedi)
104- Ô pécheurs abominables,
C’en est fait, Jésus est mort :
Nous sommes tous les coupables !
Que deviendra notre sort ?
105- Ne quittons point le Calvaire,
Expirons tous sur ce lieu,
Pour tâcher de satisfaire
À la justice de Dieu.
106- Voyez-vous sa sainte Mère
Qui le baise en soupirant ?
Sa douleur est très amère,
Car son amour est très grand.
107- Elle gémit et se pâme,
Elle dit dans ses langueurs :
« Oh ! cher objet de mon âme,
Est-ce là Vous ? Je me meurs.
108- « Est-ce le corps adorable
De mon cher Fils que je vois ?
Hélas ! qu’il est pitoyable !
Oui, c’est lui, je le connois.
109- « Je ne vois sur votre Face
Que des crachats et du Sang.
Plus de beauté, plus de grâce.
Ô mon Fils, quel changement !
110- « D’où viennent ces meurtrissures,
Ces deux bras tout disloqués,
Ce Sang caillé, ces blessures,
Et ces mains et pieds percés ? »
111- Mêlons nos larmes aux siennes,
Embrassons ses pieds sacrés,
Et dans le Sang de ses veines
Effaçons tous nos péchés.
112- Pour éviter la vengeance
De Dieu le Père irrité,
Mettons-nous en assurance
Dans son très Sacré Côté.
113- Cherchons une paix profonde
Avec Jésus au tombeau,
Pour y vivre loin du monde
Et pour faire un cœur nouveau.
114- Obtenez-nous, ô Marie,
Le pardon de votre Fils !
Nous voulons changer de vie :
Exaucez nos cœurs contrits.
115- Ô doux Jésus, qu’une flèche
De l’amour de votre Cœur
Fasse aux nôtres une brèche
Pour expirer de douleur !
116- Gravez dans notre mémoire
Votre mort et vos douleurs,
Afin d’avoir dans la gloire
Quelque part à vos grandeurs.
Pris ses habits déchirés,
Regardez comme on le mène
Brusquement, à coups de pied !
32- Suivons, chrétiens, à la trace
Cet Agneau très innocent,
Car en quelque endroit qu’il passe,
Il reste teint de son Sang...
33- Comme on ferait d’une bête,
On le mène à coups de fouets !
Transi de froid, on l’arrête
À la porte du palais.
34- À peine est-il dans la salle
Au milieu de ces bandits,
On l’habille à la royale
Pour le couvrir de mépris.
35- On lui jette par outrage
Sur le dos un vieux manteau,
En lui tirant avec rage
Le sien collé à sa peau.
36- Une pierre très pointue
Lui sert d’un trône royal,
Afin qu’étant mieux en vue
Il reçoive plus de mal.
37- On met dans ses mains sacrées,
Pour sceptre, un frêle roseau.
Chacun en fait des risées,
En disant : « Ha ! qu’il est beau ! »
38- On le couronne d’épines
Avec des coups de bâton !
Un chacun lui fait des mines
En hurlant comme un démon.
39- Cette couronne cruelle
Lui transperce le cerveau :
On voit couler sa cervelle
Avec du Sang et de l’eau...
40- D’un vieux torchon de cuisine
On lui bande les deux yeux,
Chacun lui disant : « Devine
Qui t’a frappé, malheureux !
41- « N’es-tu pas un faux prophète,
Qui veut nous en imposer ?
Compagnons, qu’on le maltraite !
Ne cessons de le frapper ! »
42- Chacun lui crache au visage
De gros crachats tout pourris
Pour marque de son hommage,
Avec des cris inouïs !
43- On l’adore par risée,
En lui donnant un soufflet :
« Bonjour, ô roi de Judée,
Ah ! que te voilà bien fait ! »
44- Il ne reçoit pour harangue
Que des discours impudents,
L’un tire sur lui la langue
Et l’autre grince des dents.
45- Non, ce ne sont pas des hommes,
Mais des démons furieux !
Les voyez-vous qui l’assomment ?
On le bat à qui mieux mieux !
46- À cet objet pitoyable,
Ne serons-nous point touchés ?
Il n’est que trop raisonnable,
Hélas ! c’est pour nos péchés !
47- Il souffre tout et l’endure
Sans même lever les yeux,
Sans qu’il se plaigne ou murmure
De ces tourments rigoureux.
48- Depuis les pieds à la tête
Il est tout froissé de coups.
Ah ! si c’était une bête,
Nous lui compatirions tous !
49- Notre orgueil insupportable
À rechercher les grandeurs
Est le bourreau véritable
Qui lui cause ces douleurs !
50- Orgueilleux, viens te confondre :
Voyant ton Dieu méprisé,
Qu’auras-tu donc à répondre,
Toi qui veux être estimé ?
51- Notre cœur plein d’amertume
Et d’un cuisant repentir,
Comparaisse et se consume
En voyant Jésus souffrir.
52- Ayons toujours en mémoire
Ce très aimable Sauveur :
Le mépris soit notre gloire,
Et la souffrance un bonheur !
53- Ô Jésus très pitoyable
Par les injustes mépris,
Voyez d’un œil favorable
À vos pieds des cœurs contrits.
IV- JÉSUS CONDAMNÉ
(pour le mercredi)
Qu’on traîne la corde au cou
Pour le faire comparaître
Au tribunal comme un fou.
55- Dans cet état misérable
Où l’on réduit ses bourreaux,
Il n’est pas reconnaissable,
Tant il a reçu de maux...
56- Pilate, quoiqu’un impie,
Est attendri, le voyant :
Il veut lui sauver la vie,
Sachant qu’il est innocent.
57- Afin d’apaiser la rage
De ce peuple mutiné,
Il le montre en l’équipage
Où les bourreaux l’ont laissé.
58- Aussitôt qu’il est en vue,
On n’entend que hurlements !
Chacun le raille et le hue
Avec grincements de dents.
59- Sa Face défigurée
Et couverte de crachats,
Sa chair toute découpée
Ne touchent point ces ingrats.
60- Ses douleurs et sa misère,
Au lieu de toucher leur cœur,
Fait redoubler leur colère
Et les remplit de fureur.
61- Pilate dit : « Voilà l’homme,
Ayez-en compassion ! »
Voyez, il faut qu’il le nomme,
À peine le connaît-on.
62- À ces mots, la populace
S’écrie, en frappant du pied :
« Qu’on l’ôte et qu’on s’en défasse,
Et qu’il soit crucifié ! »
V- JÉSUS PORTANT SA CROIX
(pour le jeudi)
À coups de poings et de pieds
Sans le laisser prendre haleine :
Ce sont des loups enragés !
64- On met une Croix pesante
De quinze pieds de longueur,
Sur sa chair toute sanglante
Pour augmenter sa douleur.
65- Cet Agneau tout débonnaire
Se charge de nos péchés,
Pour les porter au Calvaire
Afin qu’ils soient effacés.
66- Il porte au lieu du supplice,
Par un amour très ardent,
Le bois de son sacrifice
Comme Isaac innocent.
67- L’insolente populace
N’a que du mépris pour lui,
Et, dans quelque endroit qu’il passe,
Chacun le bat à l’envi !
68- On le jette dans la boue
Comme un pauvre malheureux,
On le frappe, on le bafoue
Par des soufflets rigoureux !
69- Sa chair est toute écorchée,
Son corps courbé, les pieds nus,
Marchant la tête baissée
Dessus les cailloux pointus.
70- La secousse très horrible
De la Croix qui tombe à bas,
Lui cause un tourment sensible
Qui redouble à chaque pas...
71- Malgré sa grande faiblesse
Et sa désolation,
Chacun l’abat et le presse
Avec des coups de bâtons !
72- Une douleur très amère
Saisit de nouveau son Cœur,
Voyant sa très chère Mère
Tomber à bas de douleur.
73- Tout le monde l’abandonne,
Mourra-t-il dessous ce poids ?
Il ne se trouve personne
Qui n’ait horreur de la Croix.
74- Un pauvre étranger qui passe,
C’est Simon Cyrénéen,
Est par promesse et menaces
Forcé d’y mettre la main.
75- Viens-t-en, pécheur infidèle !
Aider Jésus Crucifié,
Sous cette Croix très cruelle
Que lui cause ton péché.
76- La Véronique, embrasée
D’un amour fort et fervent,
Fend sans crainte la mêlée
Pour voir Jésus, son amant.
77- Et elle essuie son Visage
Sanglant et défiguré,
Et Jésus veut que pour gage
Il lui demeure imprimé.
78- Jésus dit à plusieurs femmes
Qui pleuraient ces grands tourments :
« Pleurez plutôt sur vos âmes
Et celles de vos enfants.
79- « Voyez l’état pitoyable
Où l’on réduit l’Innocent ;
Que deviendra le coupable
Et le pécheur insolent ? »
80- Voilà qu’il tombe en la rue,
Au milieu de ses bourreaux :
Il n’en peut plus, il en sue,
Son Sang coule par ruisseaux...
81- Et, quoi donc ! est-il possible,
Ô misérable pécheur !
Que ton cœur soit insensible
Aux douleurs de son Sauveur ?
82- Comme ce sont nos offenses
Qui font son pesant fardeau,
N’augmentons plus ses souffrances
En l’offensant de nouveau !
83- Jésus, votre amour immense
Ayant porté nos péchés,
Montrez-nous votre clémence :
Qu’ils nous soient tous pardonnés !
VI- JÉSUS CRUCIFIÉ
(pour le vendredi)
84- Cette canaille insolente
Lui tire tout de nouveau
Sa pauvre robe sanglante,
Toute collée à sa peau.
85- Tandis que les plus barbares
Préparent tout pour sa mort,
Quelques-uns des plus avares
Tirent ses habits au sort.
86- Chacun des bourreaux s’écrie
En lui tirant les cheveux :
« Finis là ta pauvre vie !
Couche-toi là, malheureux ! »
87- Voyez comme on le terrasse
Pour le clouer sur ce bois,
Mais voyez comme il embrasse
Avec ardeur cette Croix.
88- On tire ses mains sacrées
Avec grande cruauté,
Pour qu’elles soient attachées
Droit sur les trous préparés.
89- Ô cruelle barbarie !
Ses membres sont disloqués,
Sa chair est toute meurtrie,
L’on voit ses nerfs tout bandés.
90- Étant donc à la renverse
Aux pieds de ces inhumains,
Avec des clous on lui perce,
Les deux pieds et les deux mains !
91- Oh ! quelle douleur sensible
Lui causent ces clous pointus !
Son corps percé comme un crible
Perd son Sang et n’en peut plus...
92- Viens, pécheur, et considère
Le très doux Jésus mourant,
Qui te prie en sa misère
De penser à son tourment.
93- Pour qu’il souffre davantage,
Au lieu de vin et de miel,
On lui donne pour breuvage
Du vinaigre avec du fiel.
94- Voyez-vous comme il endure
Tant de mépris et de maux ?
Car tant s’en faut qu’il murmure :
Il prie pour tous ses bourreaux.
95- La présence de sa Mère
Fait augmenter ses tourments,
Voyant qu’en quelque manière
Elle meurt à tout moment.
96- Ah ! je le vois qui rend l’âme
En jetant un grand soupir :
Je sens mon cœur qui se pâme
En voyant mon Dieu mourir...
97- Les cieux et la terre ensemble
Font paraître leur douleur :
On sent la terre qui tremble,
La mer est toute en fureur.
98- Le soleil même et la lune
Perdent toute leur clarté.
Dans cette douleur commune,
L’homme seul n’est point touché !
99- Pécheurs, faisons pénitence !
Puisqu’il a souffert pour nous.
Prenons part à sa souffrance,
Baisons ses pieds et ses clous.
100- Pour nous baiser de tendresse,
Il baisse la tête en bas :
Voyez-vous comme il nous presse
Et comme il nous tend les bras ?
101- Ne rompons plus le silence
Que pour dire, en soupirant :
Presque personne ne pense
Au très doux Jésus mourant !
102- Faisons tous notre retraite
Dedans son Sacré Côté :
Une lance nous l’a faite
Pour nous mettre en sûreté.
103- Crions d’un ton lamentable :
Pardonnez-nous nos péchés !
Ô Jésus très pitoyable,
Nos dettes nous remettez.
VII- JÉSUS MORT ET ENSEVELI
(pour le samedi)
C’en est fait, Jésus est mort :
Nous sommes tous les coupables !
Que deviendra notre sort ?
105- Ne quittons point le Calvaire,
Expirons tous sur ce lieu,
Pour tâcher de satisfaire
À la justice de Dieu.
106- Voyez-vous sa sainte Mère
Qui le baise en soupirant ?
Sa douleur est très amère,
Car son amour est très grand.
107- Elle gémit et se pâme,
Elle dit dans ses langueurs :
« Oh ! cher objet de mon âme,
Est-ce là Vous ? Je me meurs.
108- « Est-ce le corps adorable
De mon cher Fils que je vois ?
Hélas ! qu’il est pitoyable !
Oui, c’est lui, je le connois.
109- « Je ne vois sur votre Face
Que des crachats et du Sang.
Plus de beauté, plus de grâce.
Ô mon Fils, quel changement !
110- « D’où viennent ces meurtrissures,
Ces deux bras tout disloqués,
Ce Sang caillé, ces blessures,
Et ces mains et pieds percés ? »
111- Mêlons nos larmes aux siennes,
Embrassons ses pieds sacrés,
Et dans le Sang de ses veines
Effaçons tous nos péchés.
112- Pour éviter la vengeance
De Dieu le Père irrité,
Mettons-nous en assurance
Dans son très Sacré Côté.
113- Cherchons une paix profonde
Avec Jésus au tombeau,
Pour y vivre loin du monde
Et pour faire un cœur nouveau.
114- Obtenez-nous, ô Marie,
Le pardon de votre Fils !
Nous voulons changer de vie :
Exaucez nos cœurs contrits.
115- Ô doux Jésus, qu’une flèche
De l’amour de votre Cœur
Fasse aux nôtres une brèche
Pour expirer de douleur !
116- Gravez dans notre mémoire
Votre mort et vos douleurs,
Afin d’avoir dans la gloire
Quelque part à vos grandeurs.
Avec écho supplémentaire :
(à
retrouver ici : https://gloria.tv/audio/4ZnSXENcyomP6y1zAYBiieY2P
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« Le ROSAIRE est ADMIRABLE !
Il donne à tous du secours,
Il guérit l’âme incurable :
DISONS-LE DONC TOUS LES JOURS ! »
Il donne à tous du secours,
Il guérit l’âme incurable :
DISONS-LE DONC TOUS LES JOURS ! »
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