« À Jérusalem,
la naissance au ciel de saint Étienne,
premier diacre de l’Église Romaine
et premier martyr,
qui fut lapidé par les Juifs
peu de temps après l'Ascension de Notre-Seigneur. »
(Le Martyrologe Romain au 26 décembre)
« Donnez-nous,
nous vous en supplions, Seigneur,
d'imiter ce que nous honorons,
en sorte que nous apprenions à aimer jusqu'à nos ennemis
parce que nous fêtons la naissance au ciel
de celui qui a su implorer même pour ses bourreaux
Notre-seigneur Jésus-Christ, votre Fils,
qui, étant Dieu, vit et règne avec Vous
dans l'unité du Saint-Esprit pour les siècles des siècles.
Ainsi soit-il. »
(Oraison de la messe de la fête)
* * *
LES TENDRESSES DE LA CHARITÉ DU PROCHAIN
(cantique de St Louis-Marie Grignion de Montfort)
sur des airs variés
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https://youtu.be/WPpGHjNn2Xs
1- Je ne veux plus chanter en vain,
Car en chantant mon cœur s’explique
Et la charité du prochain
Ouvrant mon cœur fait ce cantique :
Vive la sainte charité,
Dont je sens mon cœur transporté !
2- Par elle on aime tendrement
Son prochain tout comme soi-même,
Pour l’amour de Dieu seulement,
Parce qu’il commande qu’on l’aime,
Sans prendre égard à ses défauts,
Sans avoir horreur de ses maux.
3- Le Très-Haut veut absolument
Que l’homme aime l’homme son frère :
C’est son plus grand commandement
Et de Créateur et de Père.
Il en punit les transgresseurs
Avec les dernières rigueurs.
4- Sa seule autorité suffit,
Il suffit qu’il parle et commande ;
Malheur à qui désobéit,
Car la vengeance en sera grande.
Dieu s’en déclare l’ennemi,
Fût-il d’ailleurs son grand ami.
5- « Tout homme est, dit ce grand Seigneur,
Mon beau portrait, ma vive image ;
On me touche au vif jusqu’au Cœur
Autant de fois que l’on l’outrage.
Je vengerai ce déshonneur
Dans le grand jour de ma fureur ! »
6- La charité renferme en soi
La sainteté la plus parfaite,
L’accomplissement de la loi :
Sans elle aucune loi n’est faite.
C’est le seul lien des vertus,
Sans lequel elles ne sont plus.
7- C’est elle qui, par sa beauté
Et sa pureté lumineuse,
Couvre et détruit l’iniquité
La plus grande et la plus nombreuse.
Un cœur est plein de pureté
Dès qu’elle y règne en vérité.
8- « Ayez un grand amour mutuel
L’un pour l’autre », nous dit saint Pierre.
C’est là le point essentiel,
Il n’est rien si grand sur la terre.
L’amour est la grande perfection
De toute la religion.
9- La marque du prédestiné
Est la charité pour son frère.
C’est Jésus qui nous a donné
Cet infaillible caractère,
Pour distinguer ses serviteurs,
Parmi les faux adorateurs.
10- « Voici mon grand commandement,
Nous dit à tous Jésus-Christ même,
Que vous vous aimiez tendrement
Et de même que je vous aime.
Il est nouveau dans sa douceur,
Il est ancien dans sa grandeur. »
11- Mais comment nous a-t-il aimés ?
Sans intérêt et sans mesure,
Jusqu’à mourir tout consumé
De la charité la plus pure.
Jésus est tout de feu pour nous,
Et nous tout de glace envers tous !
12- Voyez l’amour, voyez l’ardeur
Des premiers chrétiens de l’Église :
Ils n’avaient qu’une âme et qu’un cœur,
L’amour seul était leur devise.
Tout prêts de mourir pour quelqu’un,
Ils mettaient leur bien en commun.
13- Saint Jean ne prêchait que l’amour
Dans ses entretiens ordinaires,
Il disait cent fois dans un jour :
« Entr’aimez-vous, mes très chers frères,
Mes petits enfants, aimez-vous,
Mes enfants, entr’aimez-vous tous. »
14- Voici la réponse qu’il fit
Aux ignorants de ce mystère :
« La seule charité suffit,
Il en faut parler sans se taire.
C’est le précepte du Seigneur
Qui suffit pour notre bonheur. »
15- Les saints étaient brûlants d’amour
Et de charité pour leurs frères,
Ils leur donnaient et nuit et jour
Quelques secours dans leurs misères.
L’exemple d’un Dieu mort pour nous
Les rendaient de cœur tout à tous.
16- Comment n’aimer pas le prochain?
C’est un vif portrait de Dieu même,
C’est un chef-d’oeuvre de sa main,
C’est un ami que son Cœur aime,
C’est le frère de Jésus-Christ,
C’est le temple du Saint-Esprit.
17- C’est le fils du Père éternel
Par une divine alliance,
C’est l’héritier universel
De son royaume et gloire immense,
Qui régnera bientôt aux cieux
Comme un roi grand et glorieux.
18- L’homme est tout empourpré du Sang
De Jésus-Christ, mon très cher Maître :
S’il n’a pas dans mon cœur son rang,
Je suis Judas, encor plus traître.
Un chrétien peut-il faire tort
À ceux pour qui Dieu même est mort ?
19- Aime ton frère, bon chrétien,
Sans quoi tu te damnes sans doute.
Encor passe pour un païen
Qui ne sait pas le prix qu’il coûte.
Peux-tu savoir quel est son prix
Et n’en avoir que du mépris ?
20- Que dis-je le païen sans foi
A plus d’amitié naturelle :
En ce point il te fait la loi,
En ce point il est plus fidèle.
Vois les Turcs dans leur charité :
Sois confus de ta dureté !
21- Mon cœur commence à s’enflammer :
Que mon prochain me semble aimable !
Ah ! c’en est fait, je veux l’aimer,
Il est trop juste et raisonnable.
Rien n’est si doux, rien n’est si pur !
Rien n’est si grand, rien n’est si sûr !
22- Mais gare à vous, cet or sacré
Est contrefait des hypocrites.
Leur or brille et semble épuré :
Dans le fond, il est sans mérites,
Ils le nomment la charité ;
Devant Dieu, c’est charnalité.
23- Si vous n’aidez votre prochain
Que par principe et par nature,
Hélas ! vous travaillez en vain
Et votre aumône est tout impure.
La charité va droit à Dieu,
C’est un feu qui monte en son lieu.
24- L’aimer parce qu’il est parent,
Civil, complaisant, agréable,
Parce qu’il est riche ou savant,
Noble, puissant ou respectable :
Voilà l’amitié d’un païen
Et non pas celle d’un chrétien !
25- Aimez le prochain saintement
Pour la vertu, non pour le crime,
Car l’aimer criminellement
C’est s’offrir au diable en victime.
Loin de vous tout amour charnel !
C’est un feu tendre, mais mortel.
26- Aimez du cœur et de la main
Et non seulement de la bouche.
Versez l’aumône dans son sein.
Que ce qui le touche, vous touche !
Toute amitié de compliment
Est un ridicule ornement.
27- Que votre amour s’étende à tous :
N’ayez de froideur pour personne.
C’est mon ennemi, dites-vous ;
N’importe, il le faut, Dieu l’ordonne.
Fuyez la singularité,
Car elle rompt la charité.
28- L’amour est doux et patient
Et plein de support pour son frère,
Il est docile et complaisant,
Exempt de trouble et de colère.
Supportez-le dans ses défauts,
Dieu vous charge de ses fardeaux.
29- Vous devez aimer vos amis,
Rien n’est si facile en pratique.
Mais aimez tous vos ennemis :
C’est l’acte le plus héroïque
Qu’il vous faire absolument
Ou vous perdre éternellement.
30- Il faut aimer du fond du cœur
Un ennemi qui veut vous nuire :
C’est le précepte du Seigneur.
Il faut s’y soumettre et souscrire,
Sous peine de péché mortel
Et d’un repentir éternel.
31- Dieu donne à tous, même aux pécheurs,
Sa douce pluie et sa lumière :
Aimons donc nos persécuteurs
Afin d’imiter ce bon Père,
Qui, par son immense bonté,
Surmonte toute iniquité.
32- Sans cet amour, sans ce pardon,
Dieu n’accepte aucun sacrifice !
On serait martyr du démon
Au milieu du plus grand supplice ;
Ni l’aumône de tout son bien,
Sans ce pardon, ne sert de rien.
33- Un homme dans l’inimitié
Demande à Dieu dans sa prière
Qu’il le regarde sans pitié
Et qu’il rallume sa colère :
Il ne dit jamais son Pater
Qu’il ne se condamne à l’enfer.
34- L’inimitié tourne en poison
Toutes les sources de la vie,
Les sacrements et l’oraison.
Tout est un sacrilège impie !
Et le vindicatif de cœur
Se perd malgré tout confesseur.
35- La plus merveilleuse action,
Si la charité ne s’y trouve,
Est une pure illusion,
Et Dieu la rejette et réprouve :
Elle a les dehors de bonté
Et n’est au fond qu’iniquité !
36- Il n’appartient qu’à des héros
De ne tirer jamais vengeance,
De souffrir pour Dieu tous les maux
Dans la paix et dans le silence.
Quand on se venge et l’on s’aigrit,
On marque son petit esprit.
37- Les saints n’ont-ils pas pardonné,
N’ont-ils pas remis toute injure ?
C’est pourquoi Dieu leur a donné
Ses biens sans nombre et sans mesure.
Dieu n’est que libéralité
Envers un cœur de charité.
38- L’homme qui pardonne le mal
Est plus qu’un homme, il se surpasse.
Cette victoire est sans égal
Dans la nature et dans la grâce,
C’est un vainqueur si glorieux
Qu’il n’est connu que dans les cieux.
39- Pardonnez puisque le Seigneur
Par pure bonté vous pardonne :
Il est pour vous tout de douceur
Et vous n’en auriez pour personne !
Dites-moi : serez-vous sauvé
Si Dieu vous prend au pied levé ?
40- Jésus pardonne à ses bourreaux,
Il prie en leur faveur son Père.
Vous fait-on bien autant de maux,
Autant de sujets de colère ?
Un Dieu mourant pardonne à tous :
Pécheur, calmez votre courroux !
41- Quelle rage de mépriser
Un Dieu qui pardonne et qui prie,
Qui tend les bras pour embrasser
Ceux qui lui font perdre la vie !
Vindicatif, va te venger
Et dans l’enfer va te plonger !
42- Méprise la Croix et Jésus,
Avec les bourreaux frappe et crie
Pour venger tes affronts reçus.
Chicane, mal parle, injurie,
Arrache ici-bas dents pour dents
Pour brûler dans des feux ardents !
43- Bon courage, il faut pardonner
Quoique tout frissonne et murmure.
Il ne faut pas s’en étonner,
L’acte est contraire à la nature,
Mais ce pardon si généreux
Ravira tous les bienheureux.
44- Surmontez le qu’en dira-t-on,
Arrêtez votre chair qui gronde,
Et montez par sur la raison
À la victoire sans seconde :
Pardonnez à vos ennemis,
Aimez-les comme vos amis.
45- Les bons ici-bas vous loueront,
Les anges chanteront victoire,
Les saint avec Dieu s’écrieront :
Cet homme est digne de la gloire
Puisqu’il imite son Sauveur
En pardonnant de tout son cœur.
46- Sans tarder, allez promptement
Voir cette personne contraire
Et lui demander humblement
Pardon, mais pardon sincère,
Et n’en craignez pas un rebut
Puisque Dieu seul est votre but.
47- Dût-on rebuter vos pardons,
Vous ne pouvez vous en défendre,
Car ils deviendront des charbons
Pour le gagner ou mettre en cendre.
On gagne plus par un pardon
Que par la force et la raison.
48-Mais pardonnez sincèrement
Sans garder aucune amertume,
Du fond du cœur entièrement,
Sans froid qui glace et qui consume,
Avec un visage serein,
Ouvrant le cœur avec la main.
49- Pardonnez sans condition,
Parlez-lui, rendez-lui visite,
Servez-le dans l’occasion ;
Ce pardon n’est point hypocrite,
En vous gardant d’un certain « mais »
Qui damne une âme pour jamais.
50- Tâchez donc de trouver moyen
De rendre à cet homme service ;
Pour le mal, faites-lui du bien,
Dieu parle, il faut qu’on obéisse.
Un pardon de pur compliment
Est un mauvais pardon qui ment.
51- Oubliez tout le passé
Aussitôt que la paix est faite.
Souvent un accord est cassé
Par une mémoire indiscrète,
Ne pensant plus à l’avenir
Qu’à s’entr’aimer et soutenir.
52- Demandez pardon le premier,
N’attendez pas qu’on vous devance,
Car qui pardonne le dernier
N’a presque point de récompense,
Et si vous n’avez aucun tort,
C’est le plus héroïque effort.
53- Vous êtes tout de charité
En mon endroit, Seigneur mon Père,
Et je suis tout de dureté
Envers mon prochain et mon frère.
Pardon, je connais mon péché,
Et j’en suis vivement touché.
54- Pour mon prochain je veux garder
Mes biens et mon corps et mon âme :
Mes biens afin de l’en aider,
Mon cœur pour brûler de sa flamme,
Mes yeux pour m’en laisser charmer,
Tout ce que je suis pour l’aimer.
55- Seigneur, n’ayant point de retour
Digne de votre amour extrême,
Faites que j’aille nuit et jour
Crier partout que l’on vous aime,
Et pour sauver par quelque effort
Celui pour qui vous êtes mort.
56- L’âne tombe dans un fossé
On le relève avec adresse.
Mon frère est tombé, fracassé,
Et je le verrais sans tristesse !
Mon Dieu, je veux le relever :
Envoyez-moi pour le sauver !
57- Donnez à mon cœur toute ardeur,
À mon esprit toute lumière,
À mon corps même la vigueur
Pour l’aider en toute manière,
Pour l’élever de ces bas lieux
Jusque dans le plus haut des cieux.
Car en chantant mon cœur s’explique
Et la charité du prochain
Ouvrant mon cœur fait ce cantique :
Vive la sainte charité,
Dont je sens mon cœur transporté !
2- Par elle on aime tendrement
Son prochain tout comme soi-même,
Pour l’amour de Dieu seulement,
Parce qu’il commande qu’on l’aime,
Sans prendre égard à ses défauts,
Sans avoir horreur de ses maux.
3- Le Très-Haut veut absolument
Que l’homme aime l’homme son frère :
C’est son plus grand commandement
Et de Créateur et de Père.
Il en punit les transgresseurs
Avec les dernières rigueurs.
4- Sa seule autorité suffit,
Il suffit qu’il parle et commande ;
Malheur à qui désobéit,
Car la vengeance en sera grande.
Dieu s’en déclare l’ennemi,
Fût-il d’ailleurs son grand ami.
5- « Tout homme est, dit ce grand Seigneur,
Mon beau portrait, ma vive image ;
On me touche au vif jusqu’au Cœur
Autant de fois que l’on l’outrage.
Je vengerai ce déshonneur
Dans le grand jour de ma fureur ! »
6- La charité renferme en soi
La sainteté la plus parfaite,
L’accomplissement de la loi :
Sans elle aucune loi n’est faite.
C’est le seul lien des vertus,
Sans lequel elles ne sont plus.
7- C’est elle qui, par sa beauté
Et sa pureté lumineuse,
Couvre et détruit l’iniquité
La plus grande et la plus nombreuse.
Un cœur est plein de pureté
Dès qu’elle y règne en vérité.
8- « Ayez un grand amour mutuel
L’un pour l’autre », nous dit saint Pierre.
C’est là le point essentiel,
Il n’est rien si grand sur la terre.
L’amour est la grande perfection
De toute la religion.
9- La marque du prédestiné
Est la charité pour son frère.
C’est Jésus qui nous a donné
Cet infaillible caractère,
Pour distinguer ses serviteurs,
Parmi les faux adorateurs.
10- « Voici mon grand commandement,
Nous dit à tous Jésus-Christ même,
Que vous vous aimiez tendrement
Et de même que je vous aime.
Il est nouveau dans sa douceur,
Il est ancien dans sa grandeur. »
11- Mais comment nous a-t-il aimés ?
Sans intérêt et sans mesure,
Jusqu’à mourir tout consumé
De la charité la plus pure.
Jésus est tout de feu pour nous,
Et nous tout de glace envers tous !
12- Voyez l’amour, voyez l’ardeur
Des premiers chrétiens de l’Église :
Ils n’avaient qu’une âme et qu’un cœur,
L’amour seul était leur devise.
Tout prêts de mourir pour quelqu’un,
Ils mettaient leur bien en commun.
13- Saint Jean ne prêchait que l’amour
Dans ses entretiens ordinaires,
Il disait cent fois dans un jour :
« Entr’aimez-vous, mes très chers frères,
Mes petits enfants, aimez-vous,
Mes enfants, entr’aimez-vous tous. »
14- Voici la réponse qu’il fit
Aux ignorants de ce mystère :
« La seule charité suffit,
Il en faut parler sans se taire.
C’est le précepte du Seigneur
Qui suffit pour notre bonheur. »
15- Les saints étaient brûlants d’amour
Et de charité pour leurs frères,
Ils leur donnaient et nuit et jour
Quelques secours dans leurs misères.
L’exemple d’un Dieu mort pour nous
Les rendaient de cœur tout à tous.
16- Comment n’aimer pas le prochain?
C’est un vif portrait de Dieu même,
C’est un chef-d’oeuvre de sa main,
C’est un ami que son Cœur aime,
C’est le frère de Jésus-Christ,
C’est le temple du Saint-Esprit.
17- C’est le fils du Père éternel
Par une divine alliance,
C’est l’héritier universel
De son royaume et gloire immense,
Qui régnera bientôt aux cieux
Comme un roi grand et glorieux.
18- L’homme est tout empourpré du Sang
De Jésus-Christ, mon très cher Maître :
S’il n’a pas dans mon cœur son rang,
Je suis Judas, encor plus traître.
Un chrétien peut-il faire tort
À ceux pour qui Dieu même est mort ?
19- Aime ton frère, bon chrétien,
Sans quoi tu te damnes sans doute.
Encor passe pour un païen
Qui ne sait pas le prix qu’il coûte.
Peux-tu savoir quel est son prix
Et n’en avoir que du mépris ?
20- Que dis-je le païen sans foi
A plus d’amitié naturelle :
En ce point il te fait la loi,
En ce point il est plus fidèle.
Vois les Turcs dans leur charité :
Sois confus de ta dureté !
21- Mon cœur commence à s’enflammer :
Que mon prochain me semble aimable !
Ah ! c’en est fait, je veux l’aimer,
Il est trop juste et raisonnable.
Rien n’est si doux, rien n’est si pur !
Rien n’est si grand, rien n’est si sûr !
22- Mais gare à vous, cet or sacré
Est contrefait des hypocrites.
Leur or brille et semble épuré :
Dans le fond, il est sans mérites,
Ils le nomment la charité ;
Devant Dieu, c’est charnalité.
23- Si vous n’aidez votre prochain
Que par principe et par nature,
Hélas ! vous travaillez en vain
Et votre aumône est tout impure.
La charité va droit à Dieu,
C’est un feu qui monte en son lieu.
24- L’aimer parce qu’il est parent,
Civil, complaisant, agréable,
Parce qu’il est riche ou savant,
Noble, puissant ou respectable :
Voilà l’amitié d’un païen
Et non pas celle d’un chrétien !
25- Aimez le prochain saintement
Pour la vertu, non pour le crime,
Car l’aimer criminellement
C’est s’offrir au diable en victime.
Loin de vous tout amour charnel !
C’est un feu tendre, mais mortel.
26- Aimez du cœur et de la main
Et non seulement de la bouche.
Versez l’aumône dans son sein.
Que ce qui le touche, vous touche !
Toute amitié de compliment
Est un ridicule ornement.
27- Que votre amour s’étende à tous :
N’ayez de froideur pour personne.
C’est mon ennemi, dites-vous ;
N’importe, il le faut, Dieu l’ordonne.
Fuyez la singularité,
Car elle rompt la charité.
28- L’amour est doux et patient
Et plein de support pour son frère,
Il est docile et complaisant,
Exempt de trouble et de colère.
Supportez-le dans ses défauts,
Dieu vous charge de ses fardeaux.
29- Vous devez aimer vos amis,
Rien n’est si facile en pratique.
Mais aimez tous vos ennemis :
C’est l’acte le plus héroïque
Qu’il vous faire absolument
Ou vous perdre éternellement.
30- Il faut aimer du fond du cœur
Un ennemi qui veut vous nuire :
C’est le précepte du Seigneur.
Il faut s’y soumettre et souscrire,
Sous peine de péché mortel
Et d’un repentir éternel.
31- Dieu donne à tous, même aux pécheurs,
Sa douce pluie et sa lumière :
Aimons donc nos persécuteurs
Afin d’imiter ce bon Père,
Qui, par son immense bonté,
Surmonte toute iniquité.
32- Sans cet amour, sans ce pardon,
Dieu n’accepte aucun sacrifice !
On serait martyr du démon
Au milieu du plus grand supplice ;
Ni l’aumône de tout son bien,
Sans ce pardon, ne sert de rien.
33- Un homme dans l’inimitié
Demande à Dieu dans sa prière
Qu’il le regarde sans pitié
Et qu’il rallume sa colère :
Il ne dit jamais son Pater
Qu’il ne se condamne à l’enfer.
34- L’inimitié tourne en poison
Toutes les sources de la vie,
Les sacrements et l’oraison.
Tout est un sacrilège impie !
Et le vindicatif de cœur
Se perd malgré tout confesseur.
35- La plus merveilleuse action,
Si la charité ne s’y trouve,
Est une pure illusion,
Et Dieu la rejette et réprouve :
Elle a les dehors de bonté
Et n’est au fond qu’iniquité !
36- Il n’appartient qu’à des héros
De ne tirer jamais vengeance,
De souffrir pour Dieu tous les maux
Dans la paix et dans le silence.
Quand on se venge et l’on s’aigrit,
On marque son petit esprit.
37- Les saints n’ont-ils pas pardonné,
N’ont-ils pas remis toute injure ?
C’est pourquoi Dieu leur a donné
Ses biens sans nombre et sans mesure.
Dieu n’est que libéralité
Envers un cœur de charité.
38- L’homme qui pardonne le mal
Est plus qu’un homme, il se surpasse.
Cette victoire est sans égal
Dans la nature et dans la grâce,
C’est un vainqueur si glorieux
Qu’il n’est connu que dans les cieux.
39- Pardonnez puisque le Seigneur
Par pure bonté vous pardonne :
Il est pour vous tout de douceur
Et vous n’en auriez pour personne !
Dites-moi : serez-vous sauvé
Si Dieu vous prend au pied levé ?
40- Jésus pardonne à ses bourreaux,
Il prie en leur faveur son Père.
Vous fait-on bien autant de maux,
Autant de sujets de colère ?
Un Dieu mourant pardonne à tous :
Pécheur, calmez votre courroux !
41- Quelle rage de mépriser
Un Dieu qui pardonne et qui prie,
Qui tend les bras pour embrasser
Ceux qui lui font perdre la vie !
Vindicatif, va te venger
Et dans l’enfer va te plonger !
42- Méprise la Croix et Jésus,
Avec les bourreaux frappe et crie
Pour venger tes affronts reçus.
Chicane, mal parle, injurie,
Arrache ici-bas dents pour dents
Pour brûler dans des feux ardents !
43- Bon courage, il faut pardonner
Quoique tout frissonne et murmure.
Il ne faut pas s’en étonner,
L’acte est contraire à la nature,
Mais ce pardon si généreux
Ravira tous les bienheureux.
44- Surmontez le qu’en dira-t-on,
Arrêtez votre chair qui gronde,
Et montez par sur la raison
À la victoire sans seconde :
Pardonnez à vos ennemis,
Aimez-les comme vos amis.
45- Les bons ici-bas vous loueront,
Les anges chanteront victoire,
Les saint avec Dieu s’écrieront :
Cet homme est digne de la gloire
Puisqu’il imite son Sauveur
En pardonnant de tout son cœur.
46- Sans tarder, allez promptement
Voir cette personne contraire
Et lui demander humblement
Pardon, mais pardon sincère,
Et n’en craignez pas un rebut
Puisque Dieu seul est votre but.
47- Dût-on rebuter vos pardons,
Vous ne pouvez vous en défendre,
Car ils deviendront des charbons
Pour le gagner ou mettre en cendre.
On gagne plus par un pardon
Que par la force et la raison.
48-Mais pardonnez sincèrement
Sans garder aucune amertume,
Du fond du cœur entièrement,
Sans froid qui glace et qui consume,
Avec un visage serein,
Ouvrant le cœur avec la main.
49- Pardonnez sans condition,
Parlez-lui, rendez-lui visite,
Servez-le dans l’occasion ;
Ce pardon n’est point hypocrite,
En vous gardant d’un certain « mais »
Qui damne une âme pour jamais.
50- Tâchez donc de trouver moyen
De rendre à cet homme service ;
Pour le mal, faites-lui du bien,
Dieu parle, il faut qu’on obéisse.
Un pardon de pur compliment
Est un mauvais pardon qui ment.
51- Oubliez tout le passé
Aussitôt que la paix est faite.
Souvent un accord est cassé
Par une mémoire indiscrète,
Ne pensant plus à l’avenir
Qu’à s’entr’aimer et soutenir.
52- Demandez pardon le premier,
N’attendez pas qu’on vous devance,
Car qui pardonne le dernier
N’a presque point de récompense,
Et si vous n’avez aucun tort,
C’est le plus héroïque effort.
53- Vous êtes tout de charité
En mon endroit, Seigneur mon Père,
Et je suis tout de dureté
Envers mon prochain et mon frère.
Pardon, je connais mon péché,
Et j’en suis vivement touché.
54- Pour mon prochain je veux garder
Mes biens et mon corps et mon âme :
Mes biens afin de l’en aider,
Mon cœur pour brûler de sa flamme,
Mes yeux pour m’en laisser charmer,
Tout ce que je suis pour l’aimer.
55- Seigneur, n’ayant point de retour
Digne de votre amour extrême,
Faites que j’aille nuit et jour
Crier partout que l’on vous aime,
Et pour sauver par quelque effort
Celui pour qui vous êtes mort.
56- L’âne tombe dans un fossé
On le relève avec adresse.
Mon frère est tombé, fracassé,
Et je le verrais sans tristesse !
Mon Dieu, je veux le relever :
Envoyez-moi pour le sauver !
57- Donnez à mon cœur toute ardeur,
À mon esprit toute lumière,
À mon corps même la vigueur
Pour l’aider en toute manière,
Pour l’élever de ces bas lieux
Jusque dans le plus haut des cieux.
DIEU SEUL
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https://youtu.be/Xal6Wu6RaLo
(à retrouver ici : https://gloria.tv/audio/8ZxzHmvy8h1e1PEYG4p8HawFk )
* * *
L’AMOUR DU PROCHAIN
(cantique attribué à St Louis-Marie Grignion de Montfort)
sur le canon de Pachelbel
1- Entr’aimez-vous, Jésus l’ordonne,
C’est son précepte souverain :
Que chacun aime son prochain !
Ne haïssez jamais personne,
Si vous voulez entrer un jour
Dans l’heureux règne de l’Amour.
2- Dans les premiers temps de l’Église,
Quel amour parmi les chrétiens !
Ils mettaient en commun leurs biens ;
« Aimons-nous ! » c’était leur devise :
Ils n’étaient tous en Jésus-Christ
Qu’un cœur, qu’une âme et qu’un esprit.
3- Entre eux l’amour était extrême
Et ne pouvait aller plus loin ;
Puisque, s’il eût été besoin,
Au jugement d’un païen même,
L’un pour l’autre eût voulu mourir,
Prêts en tout à se secourir.
4- Cet exemple qu’il nous faut suivre,
Si fort négligé de nos jours,
Ne reprendra-t-il point son cours ?
Afin de le faire revivre,
Changeons nos mœurs, suivons leurs pas,
Nous entr’aimant jusqu’au trépas.
5- Aimer seulement de parole,
Se bornant à de vains discours,
Quand on peut donner du secours,
C’est une charité frivole :
L’amour sincère est effectif,
Et non purement affectif.
6- Ne nous souffrons point d’autre dette
Que celle de la Charité,
Qui fixe dans l’éternité,
Dans le temps n’est jamais complète ;
N’en différons plus le paiement,
Il enrichit infiniment.
7- Ce que vous craignez qu’on vous fasse,
Ne le faites pas à autrui ;
Mais au contraire faites-lui
Ce qu’il devrait à votre place :
C’est ce que veut la Charité,
C’est la règle de l’équité !
8- En peu de mots, pour beaucoup dire :
Avec la Charité tout sert,
Sans la Charité tout se perd !
Quoi de plus fort pour nous induire
À mettre en pratique par choix
Une vertu d’un si grand poids ?
9- Grand Dieu, Charité par essence,
Source des plus vives ardeurs,
Daignez en pénétrer nos cœurs !
Et si notre amour est immense,
Votre esprit règnera dans nous,
Et nous règnerons avec vous.
Fichier PDF des Paroles de ce cantique :
+ Téléchargement : http://www.montfortajpm.sitew.fr/dl/Root/digga-L_amour_du_prochain_cantique_montfortain_.pdf
Toutes
les versions chantées + Partition :
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CANTIQUE DE LA CHARITÉ
(cantique de St Louis-Marie Grignion de Montfort)
Pour TÉLÉCHARGER, voici l'URL de la vidéo :
https://youtu.be/bfXnzMID5mg
1- Il faut bien que j’aime, j’aime
Dieu caché dans mon prochain,
Ou Dieu caché dans soi-même :
L’un et l’autre est dans mon sein.
J’aime et je dis anathème
Au cœur qui n’en est pas plein.
R./ J’aime, j’aime, j’aime bien
Dieu caché dans mon prochain.
6- Lorsque mon prochain m’offense
Ou me joue un mauvais tour,
Quoiqu’il n’ait qu’indifférence,
Quoiqu’il n’ait aucun retour,
Je l’aime avec patience,
Je redouble mon amour.
9- Aimer pour Dieu seul un homme
Qui mérité d'être au feu,
Qui de Paris jusqu'à Rome
Me persécute en tout lieu,
Qui me tue et qui m'assomme,
C'est être l'enfant de Dieu.
Qui mérité d'être au feu,
Qui de Paris jusqu'à Rome
Me persécute en tout lieu,
Qui me tue et qui m'assomme,
C'est être l'enfant de Dieu.
17- Mais surtout aidons les âmes
Qui tombent dans les enfers,
Tâchons d'éteindre leurs flammes,
Tâchons de rompre leurs fers,
Au travers de tous les blâmes
Et malgré tout l'univers.
18- Écoutez Jésus qui crie :
« Laissez venir les enfants.
Par mes paroles de vie
Instruisez les ignorants !
Sans oublier, je vous prie,
Les pauvres convalescents ! »
19- Grand Dieu, qui peut se défendre
Des lois de la charité,
Puisqu’elle vous fit descendre
Jusqu’à notre humanité ?
C’en est fait, je veux me rendre
À sa douce autorité.
(les 2 vidéos se suivent)
Pour TÉLÉCHARGER, voici l'URL des vidéos :
1- https://youtu.be/d-GrFtRLbbA
2- https://youtu.be/Y9to4E-oHfg
« Le ROSAIRE est ADMIRABLE !
Il donne à tous du secours,
Il guérit l’âme incurable :
DISONS-LE DONC TOUS LES JOURS ! »
Il donne à tous du secours,
Il guérit l’âme incurable :
DISONS-LE DONC TOUS LES JOURS ! »
Alors, rendez-vous ici :