1- Veut-on faire un choix excellent Des plus saintes Prières, Et méditer en même temps Les principaux mystères ? Le Rosaire en est un précis : Ces deux trésors y sont compris, Trésors inépuisables ; Puisque le Ciel en est le prix, Ils sont inestimables.
R./ Mère de Dieu, vous êtes notre Mère : Donnez-nous votre bénédiction, Supportez-nous malgré notre misère Et nous gardez du monde et du démon.
2- Le Rosaire est donc un moyen, Et des plus efficaces Pour trouver le souverain bien Et la source des grâces ; On y médite les vertus, Lesquelles conviennent le plus Selon chaque mystère : On les demande par Jésus Et par sa sainte Mère.
3- Il renferme trois chapelets, Qui font quinze dizaines : On trouve ici quinze couplets, Pour les offrir sans peines. C’est par cinq mystères joyeux Et cinq mystères douloureux Qu’on fait quinze demandes, Y joignant les cinq glorieux : Les quinze ont quinze offrandes.
4- Toute notre religion Consiste en ces mystères, Mais c’est la méditation Qui les rend salutaires : On les honore en général, Ensuite les quinze en détail, Méditant leurs merveilles ; Chaque mystère est un canal De grâces non pareilles.
5- En joignant le cœur à la voix, L’esprit à la parole, On le commence par la Croix En disant le Symbole, Puis un Pater et trois Ave Pour adorer la Trinité Dont Marie est le Temple : Le Rosaire ainsi récité, On y prie et contemple.
SUR LA CROIX :
6- Adorons dans la Trinité Un Dieu seul par essence, Trois personnes dans l’Unité, D’une même substance. Croyons en Dieu très fermement, Espérons en Dieu sûrement, Car, c’est notre bon Père ; Aimons Dieu souverainement : C’est le seul nécessaire.
L’ANNONCIATION :
7- Un Ange du Ciel descendit Et salua Marie : Elle conçut du Saint-Esprit Jésus, le fruit de vie. Un Dieu prend notre humanité, L’unit à sa Divinité, Une Vierge est féconde : Admirons tous l’humilité D’un Dieu qui vient au monde.
LA VISITATION :
8- La Vierge, enceinte du Sauveur, Alla, non sans mystère, Sanctifier son Précurseur Dans le sein de Sa Mère : Pratiquons donc la charité Et les devoirs d’humanité À l’égard de nos frères, Inspirons-leur la sainteté, Soulageons leurs misères !
LA NATIVITÉ :
9- Celui que Dieu même produit Dans son sein adorable, Est né d’une Vierge, à minuit, Dans une pauvre étable : Ce pauvre lieu nous fait horreur. Mais écoutons-y le Sauveur Qui parle en son silence : « Bienheureux les pauvres de cœur, Leur trésor est immense. »
LA PURIFICATION :
10- Jésus s’offre au Temple pour nous, Par les mains de Marie, Pour calmer Dieu dans son courroux, Par une double hostie : Il faut, pour observer la Loi, Sacrifier tout à la Foi, Remplir toute justice, Craindre et purifier en soi Jusqu’à l’ombre du vice.
LE RECOUVREMENT DE JÉSUS :
11- Elle trouve au Temple son Fils, Après trois jours d’absence, Parmi les docteurs tout surpris De sa haute science : Cherchons donc toujours le Sauveur Comme Marie avec ferveur. Pour le trouver sans cesse, Cherchons avec la même ardeur, La divine Sagesse.
L’AGONIE DE JÉSUS-CHRIST :
12- Jésus, triste jusqu’à la mort, Au Jardin des Olives, Sua du Sang par un effort Des douleurs les plus vives : Pleurons sur nous-mêmes aujourd’hui, Veillons et prions comme lui ; Mêlons nos pleurs aux siennes. Nos péchés l’accablent d’ennui : N’augmentons pas ses peines !
LA FLAGELLATION :
13- Son Sang s’écoule à gros ruisseaux Pendant qu’on le flagelle, Sa chair s’en va toute en lambeaux, Oh ! la douleur cruelle ! Apprenons à mortifier, À punir et crucifier Notre chair si rebelle, Pour la soumettre et conserver Sans tache criminelle.
LE COURONNEMENT D’ÉPINES :
14- La Couronne du Roi des cieux Est d’épines piquantes ; On lui fait, en bandant ses yeux, Mille insultes sanglantes : Ne rougissons point de la Croix, Souffrons comme le Roi des rois, Qu’on nous raille ou nous gronde ; Soyons bien soumis à ses lois, Et méprisons le monde.
LE PORTEMENT DE CROIX :
15- Jésus-Christ portant une Croix, Dessus sa chair sanglante Se trouve accablé de son poids Tant elle était pesante : Ne l’accablons pas de nouveau En ajoutant à son fardeau Quelque nouvelle offense, Mais imitons ce doux Agneau, Sa douce patience.
LE CRUCIFIEMENT :
16- Jésus, abandonné de tous Sous les yeux de sa Mère, Est enfin mort d’amour pour nous Sur la Croix du Calvaire. Nos péchés seuls l’ont fait souffrir, Nos péchés seuls l’ont fait mourir : Versons, versons des larmes. Portons la Croix sans déplaisir : Elle n’est pas sans charmes.
LA RÉSURRECTION :
17- Trois jours après, ce Dieu très fort Ressuscite avec gloire, Ayant, sur l’enfer et la mort, Une pleine victoire : Ressuscitons avec Jésus, Faisons vivre en nous les vertus Et mourons à tout vice ; Dorénavant, ne péchons plus : Que tous se convertissent !
L’ASCENSION :
18- Jésus-Christ monte en Paradis Pour préparer nos places. Ce Royaume nous est acquis, Si nous suivons ses traces : Désirons le Ciel ardemment, Soupirons à chaque moment Après notre Patrie, Et méprisons chrétiennement Les biens de cette vie.
LA PENTECÔTE :
19- Jésus remplit du Saint-Esprit Marie et les Apôtres ; Par eux ensuite il en remplit Le cœur de plusieurs autres : Prions ce Dieu de vérité, De lumière et de sainteté Qu’il éclaire notre âme ; Prions ce Dieu de charité Qu’il l’anime et l’enflamme.
L’ASSOMPTION :
20- Marie est morte par amour, Elle est ressuscitée, Puis élevée au même jour Jusqu’au Ciel empyrée : Pour mourir très heureusement Et monter au Ciel sûrement, Faisons-le par Marie, Et la servons dévotement En imitant sa vie.
LE COURONNEMENT DE LA VIERGE :
21- Marie est couronnée aux Cieux Comme une Souveraine, Elle veut être en ces bas lieux Sensible à notre peine : Demandons par elle à son Fils, Cette Couronne qu’il promit À la persévérance Et la gloire du Paradis Pour notre récompense.
1- Ô merveille infinie ! Dieu, le Verbe éternel, Descendu sur l’Autel, En qualité d’Hostie ! Ô miracle d’amour, Sans aucun digne retour !
2- Dieu, par miséricorde, Daigne s’anéantir, Pour ne pas éblouir Le pécheur qui l’aborde. Adorons humblement Un Dieu dans l’abaissement.
3- Jésus est Sacrifice Et Sacrificateur ; Agneau dont la douceur Nous est toujours propice. Ô miracle d’amour, Sans aucun digne retour !
4- Cet Agneau débonnaire, Mort autrefois pour tous, S’immole encor pour nous, Ici comme au Calvaire. Ô miracle d’amour, Sans aucun digne retour !
5- Voilà ce puissant Maître, De qui seul tout dépend, Soumis et dépendant, Entre les mains du prêtre. Adorons humblement Un Dieu dans l’abaissement.
6- Oh ! quelle obéissance ! Oh ! quelle humilité ! Oh ! quelle charité ! Quelle condescendance ! Ô miracle d’amour, Sans aucun digne retour !
7- D’un zèle tout sublime, Adorons humblement Dans le Saint-Sacrement Cette auguste Victime ; Adorons mille fois Jésus-Christ le Roi des rois.
8- Soyez notre exemplaire, Adorable Jésus, Par toutes vos vertus, Dans ce profond mystère ; Loué soit à jamais L’abrégé de vos bienfaits.
« Ô Jésus, présent dans la Sainte Eucharistie, je vous adore et je vous désire. Venez dans mon cœur par votre grâce, en attendant d’y venir par votre Sacrement. »
LES ÂMES :
1- Mortels, écoutez-nous,
Écoutez-nous, chers frères,
Nous soupirons vers vous
Du fond de nos misères.
Hélas ! que nous souffrons !
Qui le pourrait comprendre ?
Nous pleurons, nous crions
Sans qu'on nous veuille entendre.
R./ D'une cave profonde,
Nous sortons à l'instant,
Pour chercher dans ce monde
Quelque soulagement.
GENEVIÈVE :
2- Oh ! les cris pitoyables !
Mon cœur est attendri.
Qui sont les misérables
Qui souffrent près d'ici ?
Compagnes bien-aimées,
D'où viennent ces soupirs,
Ces voix entrecoupées ?
Sont-ce point des martyrs ?
AGNÈS :
R./ Quel est votre martyre ?
Âmes, dites-le nous !
Paraissez pour le dire,
Et nous prierons pour vous.
3- Ces cris, il faut le croire,
Sont ceux de nos parents,
Qui sont en Purgatoire
Dans de cruels tourments.
Écoutons leur complainte
Du fond de ces cachots,
Ressentons leurs atteintes,
Exauçons leurs sanglots !
R./ Ô notre douce Mère
Calmez votre Fils irrité,
Par votre sein qui l'a porté,
Oh ! calmez sa colère.
CATHERINE :
4a- N'est-ce point tromperie ?
Je veux le découvrir :
Laissez-moi, je vous prie,
Pour un moment sortir !
LES VIVANTS : 4b- Sortez, à la bonne heure !
Vous nous ferez plaisir ;
Montrez-nous leur demeure,
Ou les faites venir !
AGNÈS :
R./ Quel est votre martyre ?
Âmes, dites-le nous !
Paraissez pour le dire,
Et nous prierons pour vous.
LES ÂMES :
5- Nous sommes vos parents,
Vos pères et vos mères,
Vos amis, vos enfants,
Vos propres sœurs et frères :
Si l'amour ou le sang
Ne vous rend insensibles,
Soulagez maintenant
Nos souffrances terribles.
R./ D'une cave profonde,
Nous sortons à l'instant,
Pour chercher dans ce monde
Quelque soulagement.
LES VIVANTS :
6- 1er -C'est la voix de mon père,
Mon cœur est attendri !
2e -C'est la voix de ma mère,
Je connais bien son cri !
3e -C'est ma sœur ! C'est mon frère !
4e -C'est défunt mon mari !
5e -Hélas ! c'est la prière
De mon ancien ami !
R./ Quel est votre martyre ?
Âmes, dites-le nous !
Paraissez pour le dire,
Et nous prierons pour vous.
L’ÂME ABANDONNÉE :
7- Je brûle dans le feu
Depuis plus d'une année.
Des hommes et de Dieu
Je suis abandonnée.
Ah ! je ne puis mourir
Dans mes douleurs amères,
Daignez me secourir
Par vos saintes prières.
LES ÂMES :
R./ D'une cave profonde,
Nous sortons à l'instant,
Pour chercher dans ce monde
Quelque soulagement.
CATHERINE :
8a- Ah ! je suis inconsolable,
Je connais bien une voix :
C'est mon père charitable,
J'ai péché, je le connois.
GENEVIÈVE :
8b- Regardez, ô doux Sauveur,
Votre conquête à la chaîne !
Regardez, ô Bon Pasteur,
Votre brebis dans la peine !
AGNÈS :
R./ Quel est votre martyre ?
Âmes, dites-le nous !
Paraissez pour le dire,
Et nous prierons pour vous.
LES ÂMES :
9- Nous sommes dans un lieu
Infect et sans lumière,
Nous couchons dans le feu
D'un Dieu tout en colère ;
Les démons, nos bourreaux,
Nous brûlent, nous accablent
Et nous font mille maux
Qui sont inexplicables.
R./ D'une cave profonde,
Nous sortons à l'instant,
Pour chercher dans ce monde
Quelque soulagement.
LES PAUVRES :
10- Sur ces pauvres victimes
Seigneur, apaisez-vous !
La grandeur de leurs crimes,
Vengez plutôt sur nous !
Placez-les dans la gloire,
Retirez-les des feux,
Une pleine victoire
Vous aurez en tous lieux.
R./ Quel est votre martyre ?
Âmes, dites-le nous !
Paraissez pour le dire,
Et nous prierons pour vous.
L’ÂME ABANDONNÉE :
11- Vous vous divertissez,
Vous vivez à votre aise,
Et vous me délaissez
Dedans cette fournaise.
Vous mettez mon argent
En de folles dépenses,
En pouvant aisément
Soulager mes souffrances.
LES ÂMES :
R./ D'une cave profonde,
Nous sortons à l'instant,
Pour chercher dans ce monde
Quelque soulagement.
CATHERINE :
12a- Hélas ! j'étais attendrie
Lorsque je l'ai vu mourir,
Puis je me suis divertie
Lorsqu'il était à souffrir !
AGNÈS :
12b- Ô mon Dieu, jetez les yeux
Sur cette âme malheureuse ;
Percez ce lieu ténébreux
D'une lumière amoureuse.
ENSEMBLE :
R./ Doux Jésus, tirez-la des feux
Et la placez dans les Cieux ! (bis)
UNE TROUPE D'ENFANTS :
13- Voyez, ô Roi de Gloire,
Votre enfant enchaîné.
Il brûle en Purgatoire,
Il est abandonné.
Bon Père, il vous faut rendre
Pardon de son péché,
Votre Cœur est trop tendre
Pour n'être pas touché.
LES ANGES :
R./ Demandez, demandez, alors vous recevrez !
Demandez, demandez, alors vous recevrez !
DIEU LE PÈRE :
14a- Je suis la Beauté sans souillure,
La souveraine Sainteté,
Cette âme n'est pas assez pure,
Elle offense ma Majesté.
GENEVIÈVE à genoux devant Jésus : 14b- Ô Bon Jésus, calmez-vous
Sur cette pauvre souffrante ;
Vous êtes son cher Époux,
Elle est votre chère amante.
R./ Doux Jésus, tirez-la des feux
Et la placez dans les Cieux ! (bis)
LES PAUVRES : 15- Pardon, notre bon Maître,
Pour vos pauvres amis,
Daignez, daignez les mettre
Dans votre Paradis.
Par nos saints sacrifices,
Nos aumônes, nos vœux
Et toutes nos justices,
Placez-les dans les Cieux !
R./ Doux Jésus, tirez-la des feux
Et la placez dans les Cieux ! (bis) L’ANGE GARDIEN à l’âme abandonnée : 16a- Consolez-vous ma bien-aimée, Les hommes font des vœux pour vous. Vous serez bientôt délivrée, Vous serez bientôt avec nous ! JÉSUS aux pauvres :
16b- Je me complais dans vos demandes,
Frappez, et l'on vous ouvrira ;
Je reçois fort bien vos offrandes,
Donnez, et l'on vous donnera.
R./ Demandez, demandez, alors vous recevrez !
Demandez, demandez, alors vous recevrez !
LES ÂMES :
17a- Les feux sont très actifs
Dans ce lieu de torture ;
Les vôtres, les plus vifs,
N'en sont que la peinture.
AGNÈS :
17b- Esprit-Saint, Consolateur,
Voilà votre créature,
Soyez son libérateur
Dans les tourments qu'elle endure.
LES ANGES : R./ Demandez, demandez, alors vous recevrez !
Demandez, demandez, alors vous recevrez !
UNE TROUPE D'ENFANTS :
18- Exaucez-nous, ô Père des lumières,
Soyez touché des maux de vos enfants.
Prêtez l'oreille à nos humbles prières,
En secourant nos amis et parents !
LES ANGES :
R./ Demandez, demandez, alors vous recevrez !
Demandez, demandez, alors vous recevrez !
LES ÂMES : 19a- Quel mal d'offenser Dieu
Et quelle erreur de croire
Que d'aller c'est bien peu
Brûler en Purgatoire !
LE SAINT-ESPRIT : 19b- Si je laisse souffrir ces âmes,
C'est qu'elles m'ont trop résisté ;
Elles ont méprisé mes flammes,
Ma douceur et ma charité.
AGNÈS :
R./ Quel est votre martyre ?
Âmes, dites-le nous !
Paraissez pour le dire,
Et nous prierons pour vous.
L’ÂME ABANDONNÉE :
20a- Mon âme, dans ce lieu,
S'élance à Dieu sans cesse,
Et sans cesse ce Dieu
La repousse et rabaisse.
GENEVIÈVE, à genoux devant Jésus :
20b- Montrez-vous, ô cher Ami,
À cette âme qui vous aime ;
À cette heure, montrez-lui
Que votre amour est extrême.
R./ Doux Jésus, tirez-la des feux
Et la placez dans les Cieux ! (bis)
LES PAUVRES, à genoux devant Marie :
21- Sainte Vierge Marie,
Priez pour nos parents.
Soyez-en attendrie,
Ils sont vos chers enfants.
Que vous êtes leur Mère,
Montrez-leur maintenant ;
Dans sa juste colère,
Calmez le Tout-Puissant.
R./ Ô notre douce Mère
Calmez votre Fils irrité,
Par votre sein qui l'a porté,
Oh ! calmez sa colère.
MARIE : 22a- Mes enfants, je suis attendrie,
Vous aimant aussi tendrement.
Comme votre Mère, je prie
Et j'apaise le Tout-Puissant.
L’ANGE GARDIEN à l’âme abandonnée :
22b- Consolez-vous, ma bien-aimée,
Marie intercède pour vous.
Vous serez bientôt délivrée,
Vous serez bientôt avec nous.
AGNÈS : R./ Quel est votre martyre ?
Âmes, dites-le nous !
Paraissez pour le dire,
Et nous prierons pour vous.
LES ÂMES :
23a- Un Dieu saint et puissant
Forme notre supplice,
Nous sentons le pesant
De toute sa justice.
AGNÈS :
23b- Ô Bon Jésus, calmez-vous
Sur tant de pauvres victimes ;
Vengez-vous plutôt sur nous,
Punissez en nous leurs crimes.
GENEVIÈVE :
R./ Doux Jésus, tirez-la des feux
Et la placez dans les Cieux ! (bis)
LES PAUVRES : 24- Ô Dieu d'amour, ô Bonté souveraine,
Vous remplissez les Cieux et les Enfers ;
Montrez-vous donc dans ce séjour de peine
Pour l'adoucir, pour en briser les fers.
AGNÈS :
R./ Quel est votre martyre ?
Âmes, dites-le nous !
Paraissez pour le dire,
Et nous prierons pour vous.
L’ÂME ABANDONNÉE :
25- Dieu me fait entrevoir
Ses beautés souveraines,
Et c'est en ce miroir
Que s'augmentent mes peines.
Car, pour voir un moment
Ces beautés infinies,
Je voudrais justement
Consacrer mille vies.
LES ÂMES :
R./ D'une cave profonde,
Nous sortons à l'instant,
Pour chercher dans ce monde
Quelque soulagement.
26- Hélas ! Seigneur très doux,
Vous nous êtes contraire.
Ah ! quand vous verrons-nous,
Notre Dieu, notre Père !
Que dans votre beauté
Vous nous semblez aimable !
Que notre iniquité
Vous rend épouvantable !
LES ANGES :
R./ Âmes, votre expiation faite,
Quittez vos demeures secrètes. (bis)
LES ÂMES :
27- Père, vous nous aimez
Comme enfants véritables,
Et vous nous oubliez
Comme des misérables.
Ô Dieu de charité,
Pardon, miséricorde !
Ô Dieu plein de bonté,
Faites miséricorde !
LES ANGES :
R./ Âmes, votre expiation faite,
Quittez vos demeures secrètes. (bis)
DIEU LE PÈRE :
28a- Aucune miséricorde,
Puisque son règne est passé,
Je ne veux pas qu'on m'aborde
Qu'on ne m'ait tout bien payé.
L’ÂME ABANDONNÉE :
28b- Jamais homme mortel
N'a conçu cette peine ;
Mon martyre est cruel,
Ma gêne est souveraine.
LES ANGES :
R./ Âmes, votre expiation faite,
Quittez vos demeures secrètes. (bis)
DIEU LE PÈRE :
29a- Je suis le Dieu des vengeances,
Voici mon propre séjour.
C'est en ce lieu de souffrance
Que je commande à mon tour.
LES ÂMES : 29b- Hélas ! que nous souffrons !
Qui le pourrait comprendre ?
Nous pleurons, nous crions
Sans qu'on nous veuille entendre.
LES ANGES :
R./ Âmes, votre expiation faite,
Quittez vos demeures secrètes. (bis)
DIEU LE PÈRE :
30a- Souffre, pauvre créature,
Je n'ai point pitié de toi,
Car tu n'es pas assez pure
Pour être digne de moi. LES ÂMES : 30b- Point de péché petit,
Point de faute légère,
Puisque Dieu les punit
Avec tant de colère.
LES ANGES :
R./ Âmes, votre expiation faite,
Quittez vos demeures secrètes. (bis)
DIEU LE PÈRE :
31a- Je t'aime, il est vrai, je t'aime
Comme mon propre portrait,
Mais ta tiédeur est extrême,
Ton péché t'a tout défait.
LES ÂMES :
31b- Il est vrai, nous l'aimons
Comme notre bon Père,
Mais nous le ressentons
Comme un juge sévère.
LES ANGES :
R./ Âmes, votre expiation faite,
Quittez vos demeures secrètes. (bis)
LES ÂMES : 32- Très aimable Jésus,
Apaisez votre Père.
Ne nous aimez-vous plus,
Dans ce lieu de colère ?
Nous vous coûtons si cher,
Aimez votre héritage,
Venez nous délivrer,
Achevez votre ouvrage !
GENEVIÈVE :
R./ Doux Jésus, tirez-la des feux
Et la placez dans les Cieux ! (bis)
JÉSUS : 33a- Je vous aime sans mesure,
Mais rien d'impur n'entre aux Cieux.
Quand vous serez toutes pures,
Je vous tirerai des feux.
LES ÂMES :
33b- C'est un feu dévorant
Qui pénètre notre âme,
La dévore et la rend
Un charbon tout de flamme.
R./ Ô notre douce Mère
Calmez votre Fils irrité,
Par votre sein qui l'a porté,
Oh ! calmez sa colère.
34- Pouvez-vous bien nous voir
Ô notre bonne Mère,
Sans que vous émouvoir,
Puisse notre misère ?
Nous soupirons vers vous
Dans nos douleurs cruelles.
Venez, secourez-nous,
Ô douceur maternelle !
R./ Ô notre douce Mère
Calmez votre Fils irrité,
Par votre sein qui l'a porté,
Oh ! calmez sa colère.
MARIE : 35a- Mes enfants, je suis attendrie,
Vous aimant aussi tendrement.
Comme votre Mère, je prie
Et j'apaise le Tout-Puissant.
L’ANGE GARDIEN à l’âme abandonnée :
35b- Consolez-vous, ma bien-aimée,
Marie intercède pour vous.
Vous serez bientôt délivrée,
Vous serez bientôt avec nous.
LES ÂMES :
R./ D'une cave profonde,
Nous sortons à l'instant,
Pour chercher dans ce monde
Quelque soulagement.
36- Voulez-vous point aussi,
Habitants de la terre,
Nous oublier ici
Et nous faire la guerre ?
Ayez pitié de nous,
Chers amis charitables,
Nous vous en prions tous
Par nos cris lamentables.
AGNÈS :
R./ Quel est votre martyre ?
Âmes, dites-le nous !
Paraissez pour le dire,
Et nous prierons pour vous.
L’ÂME ABANDONNÉE : 37- Venez me secourir,
Dieu même le désire ;
C'est lui faire plaisir,
C'est former son empire.
Vous le glorifierez
D'une gloire nouvelle,
Si vous me procurez
Une gloire éternelle.
GENEVIÈVE :
R./ Doux Jésus, tirez-la des feux
Et la placez dans les Cieux ! (bis)
FRANÇOISE :
38- Ô Jésus, Agneau débonnaire,
Retirez nos parents des feux :
Ils ont coûté votre Sang précieux !
Hélas ! hélas ! vous leur faites la guerre,
Ils ont coûté votre Sang précieux !
Hélas ! hélas ! placez-les dans les Cieux.
LES ANGES :
R./ Demandez, demandez, alors vous recevrez !
Demandez, demandez, alors vous recevrez !
FRANÇOISE :
39- Doux Jésus, ces âmes vous aiment,
Doux Jésus, mettez-les en paix,
Pardonnez-leur, pour comble de bienfaits.
Hélas ! hélas ! leurs douleurs sont extrêmes,
Ah ! donnez-leur, pour comble de bienfaits,
Repos, repos, dans le Ciel pour jamais !
L’ANGE GARDIEN à l’âme abandonnéé :
R./ Consolez-vous, ma bien-aimée,
Les pauvres pressent Dieu pour vous,
Vous viendrez bientôt avec nous,
Vous viendrez bientôt avec nous.
LES PAUVRES, à genoux :
40- Vous secourez les corbeaux qui vous crient
Et vous donnez à tous abondamment ;
Oublierez-vous les pauvres qui vous prient,
Eux qui vous ont coûté tout votre Sang ?
Non, votre Cœur est trop compatissant,
Non, votre Cœur est trop compatissant.
L’ANGE GARDIEN à l’âme abandonnée :
R./ Consolez-vous, ma bien-aimée,
Les pauvres pressent Dieu pour vous,
Vous viendrez bientôt avec nous,
Vous viendrez bientôt avec nous.
LES ÂMES :
41- Si vous nous délivrez
Ou donnez assistance,
Vous nous éprouverez
Pleins de reconnaissance,
Car, ayant eu par vous
Une entière victoire,
Nous nous emploierons tous
Pour vous mettre en la gloire.
AGNÈS :
R./ Quel est votre martyre ?
Âmes, dites-le nous !
Paraissez pour le dire,
Et nous prierons pour vous.
L’ÂME ABANDONNÉE :
42- Ici, plus de moyen
De m'aider par moi-même,
Je ne mérite rien,
Dans ma douleur extrême ;
Ami, si vous voulez,
Il vous sera facile,
Le peu que vous ferez
Me sera bien utile.
LES ÂMES :
R./ Ô notre douce Mère
Calmez votre Fils irrité,
Par votre sein qui l'a porté,
Oh ! calmez sa colère.
FRANÇOISE :
43- Secourez, ô Vierge Marie,
Vos enfants et vos serviteurs.
En les voyant souffrir tant de douleurs,
Hélas ! hélas ! soyez-en attendrie,
En les voyant souffrir tant de douleurs,
Calmez, calmez, un Dieu dans ses rigueurs.
LES PAUVRES :
R./ Ô notre douce Mère
Calmez votre Fils irrité,
Par votre sein qui l'a porté,
Oh ! calmez sa colère.
MARIE :
44a- Mon enfant, je suis attendrie,
Car mon Cœur est tout plein d'amour ;
Je parle à mon Fils, je le prie
Pour vous tous, la nuit et le jour.
AGNÈS :
44b- Ô Bon Jésus, calmez-vous
Sur tant de pauvres victimes ;
Vengez-vous plutôt sur nous,
Punissez en nous leurs crimes.
LES PAUVRES :
R./ Ô notre douce Mère
Calmez votre Fils irrité,
Par votre sein qui l'a porté,
Oh ! calmez sa colère.
45- Ô très doux Jésus, levez-vous,
Car le pauvre vous prie,
Il oppose à votre courroux
Votre Mère, Marie.
Par son sein qui vous a porté,
Par ses douces mamelles,
Montrez au Ciel votre bonté
Pour ces âmes fidèles.
L’ANGE GARDIEN à l’âme abandonnée :
R./ Consolez-vous, ma bien-aimée,
Les pauvres pressent Dieu pour vous,
Vous viendrez bientôt avec nous,
Vous viendrez bientôt avec nous.
L’ÂME ABANDONNÉE :
46- Ô mon gardien fidèle,
Que vous me consolez !
Oh ! la bonne nouvelle
Qu'ici vous annoncez !
J'entrerai dans la gloire,
Je posséderai Dieu !
Je vais chanter victoire,
Même dans ce bas lieu !
AGNÈS : R./ Quel est votre martyre ?
Âmes, dites-le nous !
Paraissez pour le dire,
Et nous prierons pour vous.
LES ÂMES :
47- Si des biens très petits,
Un verre d'eau qu'on donne,
Ont devant Dieu leur prix,
Leur gloire et leur couronne,
Quel grand prix, ô mon Dieu,
Recevra votre aumône,
Si, pour un lit de feu,
Vous nous donnez un trône.
R./ D'une cave profonde,
Nous sortons à l'instant,
Pour chercher dans ce monde
Quelque soulagement.
48- Si vous n'écoutez pas
Notre juste demande,
Le Seigneur ici-bas
Fera qu'on vous le rende.
On vous mesurera
À la même mesure,
On vous délaissera
Dans ce lieu de torture.
AGNÈS :
R./ Quel est votre martyre ?
Âmes, dites-le nous !
Paraissez pour le dire,
Et nous prierons pour vous.
L’ÂME ABANDONNÉE :
49- Tirez-moi de prison,
Par toutes vos justices,
Et payez ma rançon
Par vos saints sacrifices.
Entendez-vous mes cris ?
Je demande de l'aide,
Soyez-en attendris :
À l'aide ! à l'aide ! à l'aide !
LES ÂMES :
R./ Ô notre douce Mère
Calmez votre Fils irrité,
Par votre sein qui l'a porté,
Oh ! calmez sa colère.
ARMELLE, à genoux devant Jésus :
50- Petite créature
Prosternée à genoux,
Seigneur, je vous conjure
D'avoir pitié de tous.
Ces âmes rachetées
D'un Sang si précieux
Soient à jamais ornées
De la gloire des Cieux !
LES ANGES :
R./ Demandez, demandez, alors vous recevrez !
Demandez, demandez, alors vous recevrez !
ARMELLE : 51- Je suis une servante,
Ayez pitié de moi ;
Dans cette âme souffrante
L'amour me fait la loi.
Quoique je sois indigne
De vous demander rien,
Par une grâce insigne,
Accordez-moi ce bien.
LES PAUVRES :
R./ Ô notre douce Mère
Calmez votre Fils irrité,
Par votre sein qui l'a porté,
Oh ! calmez sa colère.
ARMELLE :
52- Mon Époux, il faut mettre
Cette âme en liberté
Et lui donner votre Être
À toute éternité.
Exaucez ma prière,
Par votre Cœur bénin,
Par votre sainte Mère,
Par le pauvre orphelin.
LES PAUVRES :
R./ Ô notre douce Mère
Calmez votre Fils irrité,
Par votre sein qui l'a porté,
Oh ! calmez sa colère.
MARIE : 53- Regardez votre Mère,
Ô Jésus, mon Enfant ;
Je vous fais ma prière
Pour un pauvre souffrant.
Accordez-lui sa grâce
Par ses pauvres petits,
Aux Cieux, donnez-lui place,
Il est de vos amis.
LES PAUVRES :
R./ Ô notre douce Mère
Calmez votre Fils irrité,
Par votre sein qui l'a porté,
Oh ! calmez sa colère.
JÉSUS : 54- Vous le voulez, ma Mère,
C'en est fait, c'est assez.
Sans faire de prière,
Commandez, commandez.
Mon Père, je vous prie
D'exaucer à l'instant
Et ma Mère Marie,
Et le prix de mon Sang.
LES PAUVRES :
R./ Ô notre douce Mère
Calmez votre Fils irrité,
Par votre sein qui l'a porté,
Oh ! calmez sa colère.
55- Seigneur, il vous faut écouter
Votre Fils véritable,
Vous ne pouvez pas résister
À son Sang adorable.
Vous ne pouvez pas rebuter
Une Mère admirable.
Vous ne pouvez pas rejeter
Un pauvre misérable.
R./ Ô notre douce Mère
Calmez votre Fils irrité,
Par votre sein qui l'a porté,
Oh ! calmez sa colère.
DIEU LE PÈRE :
56- Oui, je suis forcé d'exaucer,
C'est mon Fils véritable.
Non, je ne puis pas résister
À son Sang adorable.
Non, je ne puis pas rebuter
Une Mère admirable.
Non, je ne puis pas rejeter
Un pauvre misérable.
LES PAUVRES :
R./ Ô notre douce Mère
Calmez votre Fils irrité,
Par votre sein qui l'a porté,
Oh ! calmez sa colère.
DIEU LE PÈRE : 57- Anges, descendez vitement
Dedans le Purgatoire,
Pour m'amener dans un instant
Ces âmes dans ma gloire.
Je veux qu'elles soient comme moi,
Portant une couronne,
Et puissantes comme les rois :
C'est moi qui vous l'ordonne.
L’ANGE GARDIEN à l’âme abandonnée :
R./ Consolez-vous, ma bien-aimée,
Tous ont intercédé pour vous,
Venez maintenant avec nous,
Venez maintenant avec nous.
58- Lancez-vous promptement,
Montez au firmament, (bis)
Le Seigneur vous appelle
Pour vous récompenser
Et pour vous couronner
D'une gloire éternelle.
R./ Voici, votre martyre
Est fini maintenant ;
Votre Dieu vous désire :
Allez en firmament.
L’ANGE AU DÉMON :
59- Satan, retire-toi,
Obéis au grand Roi, (bis)
Va-t'en dans les abîmes
Y brûler dans les feux,
Cette âme monte aux Cieux
Dans des splendeurs sublimes !
TOUS ENSEMBLE :
R./ Bénissons à jamais
Le Seigneur dans ses bienfaits :
Dans la gloire chantons
Victoire à Jésus si bon !
LE DÉMON : 60- Malheureux, malheureux,
Je tombe dans les feux, (bis)
Je blasphème, j'enrage,
Je brûle dans les feux.
Cette âme a dans les Cieux
Mon si bel héritage.
LES ÂMES DÉLIVRÉES :
R./ D'une cave profonde,
Nous sortons à l'instant,
Nous éloignant du monde,
Entrons en firmament.
L’ÂME DÉLIVRÉE : 61- Volons comme un oiseau,
On nous donne des ailes,
Au trône de l'Agneau
Aux splendeurs éternelles.
J'entre pour vous aimer,
Ô Monarque suprême,
Et pour me reposer
À jamais en vous-même.
TOUS ENSEMBLE :
R./ Bénissons à jamais
Le Seigneur dans ses bienfaits :
Dans la gloire chantons
Victoire à Jésus si bon !
DIEU à l’âme délivrée :
62- Je te veux ardemment
Approche hardiment, (bis)
Ô viens ma bien-aimée,
Car je me donne à toi,
Entre à jamais en moi,
Toute crainte est passée.
TOUS ENSEMBLE :
R./ Bénissons à jamais
Le Seigneur dans ses bienfaits :
Dans la gloire chantons
Victoire à Jésus si bon !
TOUS LES ANGES :
63- Bénissons à jamais
Jésus en ses bienfaits ! (bis)
Que tout le Ciel se réjouisse,
Une âme passe au rang des saints.
Ô Dieu très haut, qu'on vous bénisse
Pour ce chef-d'œuvre de vos mains !
R./ Bénissons à jamais
Le Seigneur dans ses bienfaits :
Dans la gloire chantons
Victoire à Jésus si bon !
TOUS ENSEMBLE :
64- Bénissons à jamais,
Marie en ses bienfaits ! (bis)
Que tout homme et tout ange
Chantent d'un air joyeux :
Notre frère est aux Cieux,
À Dieu gloire et louange !
R./ Bénissons à jamais
Le Seigneur dans ses bienfaits :
Dans la gloire chantons
Victoire à Jésus si bon !
LES PAUVRES :
65- Bénissons à jamais
Jésus en ses bienfaits ! (bis)
Une âme abandonnée
Qui souffrait dans les feux,
La voilà dans les Cieux,
La voilà couronnée.
R./ Bénissons à jamais
Le Seigneur dans ses bienfaits :
Dans la gloire chantons
Victoire à Jésus si bon !
1- Je brûle dans le feu Depuis plus d’une année : Des hommes et de Dieu Je suis abandonnée. Ah ! je ne puis mourir Dans mes douleurs amères : Daignez me secourir Par vos saintes prières !
R./ D’une cave profonde, Nous sortons à l’instant, Pour chercher dans ce monde Quelque soulagement.
2- Vous vous divertissez, Vous vivez à votre aise, Et vous me délaissez Dedans cette fournaise ! Vous mettez mon argent En de folles dépenses, En pouvant aisément Soulager mes souffrances.
3- Mon âme, dans ce lieu, S’élance à Dieu sans cesse, Et sans cesse ce Dieu La repousse et rabaisse. Jamais homme mortel N’a conçu cette peine ; Mon martyre est cruel, Ma gêne est souveraine.
4- Dieu me fait entrevoir Ses beautés souveraines, Et c’est en ce miroir Que s’augmentent mes peines ; Car, pour voir un moment Ces beautés infinies, Je voudrais justement Consacrer mille vies.
5- Venez me secourir, Dieu même le désire ! C’est lui faire plaisir, C’est former son empire. Vous le glorifierez D’une gloire nouvelle, Si vous me procurez Une gloire éternelle.
6- Ici, plus de moyen De m’aider par moi-même : Je ne mérite rien, Dans ma douleur extrême ; Ami, si vous voulez, Il vous sera facile, Le peu que vous ferez Me sera bien utile.
7- Ô mon Gardien fidèle, Que vous me consolez ! Oh ! la bonne nouvelle Qu’ici vous annoncez ! J’entrerai dans la gloire, Je posséderai Dieu ! Je vais chanter victoire, Même dans ce bas lieu !
8- Tirez-moi de prison, Par toutes vos justices, Et payez ma rançon Par vos saints sacrifices. Entendez-vous mes cris ? Je demande de l’aide, Soyez-en attendris : À l’aide ! à l’aide ! à l’aide !
L’ÂME DÉLIVRÉE : 9- Volons comme un oiseau, On nous donne des ailes, Au trône de l’Agneau Aux splendeurs éternelles : J’entre pour vous aimer, Ô Monarque suprême ! Et pour me reposer À jamais en vous-même.
R./ D’une cave profonde, Nous sortons à l’instant, Nous éloignant du monde : Entrons en firmament !
II- SUFFRAGES POUR LA DÉLIVRANCE DES ÂMES DU PURGATOIRE
GENEVIÈVE : 1- Oh ! les cris pitoyables ! Mon cœur est attendri. Qui sont les misérables Qui souffrent près d’ici ? Compagnes bien-aimées, D’où viennent ces soupirs, Ces voix entrecoupées ? Sont-ce point des martyrs ?
R./ Quel est votre martyre ? Âmes, dites-le nous ! Paraissez pour le dire, Et nous prierons pour vous.
CATHERINE : 2a- N’est-ce point tromperie ? Je veux le découvrir : Laissez-moi, je vous prie, Pour un moment sortir !
LES VIVANTS : 2b- Sortez, à la bonne heure ! Vous nous ferez plaisir ; Montrez-nous leur demeure, Ou les faites venir !
AGNÈS : 3- Ces cris, il faut le croire, Sont ceux de nos parents, Qui sont en Purgatoire Dans de cruels tourments. Écoutons leur complainte Du fond de ces cachots, Ressentons leurs atteintes, Exauçons leurs sanglots !
LES VIVANTS : 4- 1er- C’est la voix de mon père, Mon cœur est attendri ! 2e- C’est la voix de ma mère, Je connais bien son cri ! 3e- C’est ma sœur ! C’est mon frère ! 4e- C’est défunt mon mari ! 5e- Hélas ! c’est la prière De mon ancien ami !
LES PAUVRES : 5- Sur ces pauvres victimes Seigneur, apaisez-vous ! La grandeur de leurs crimes, Vengez plutôt sur nous ! Placez-les dans la gloire, Retirez-les des feux, Une pleine victoire Vous aurez en tous lieux.
UNE TROUPE D’ENFANTS : 6- Voyez, ô Roi de Gloire, Votre enfant enchaîné. Il brûle en Purgatoire, Il est abandonné. Bon Père, il vous faut rendre Pardon de son péché, Votre Cœur est trop tendre Pour n’être pas touché.
LES PAUVRES : 7- Pardon, notre bon Maître, Pour vos pauvres amis, Daignez, daignez les mettre Dans votre Paradis. Par nos saints sacrifices, Nos aumônes, nos vœux Et toutes nos justices, Placez-les dans les cieux !
LES PAUVRES, à genoux devant Marie : 8- Sainte Vierge Marie, Priez pour nos parents. Soyez-en attendrie, Ils sont vos chers enfants. Que vous êtes leur Mère, Montrez-leur maintenant : Dans sa juste colère, Calmez le Tout-Puissant.
ARMELLE : 9- Petite créature Prosternée à genoux, Seigneur, je vous conjure D’avoir pitié de tous. Ces âmes rachetées D’un Sang si précieux Soient à jamais ornées De la gloire des cieux !
10- Je suis une servante, Ayez pitié de moi ; Dans cette âme souffrante L’amour me fait la loi. Quoique je sois indigne De vous demander rien, Par une grâce insigne, Accordez-moi ce bien.
11- Mon Époux, il faut mettre Cette âme en liberté Et lui donner votre Être À toute éternité. Exaucez ma prière, Par votre Cœur bénin, Par votre sainte Mère, Par le pauvre orphelin.
MARIE : 12- Regardez votre Mère, Ô Jésus, mon Enfant ; Je vous fais ma prière Pour un pauvre souffrant. Accordez-lui sa grâce Par ses pauvres petits, Aux cieux, donnez-lui place, Il est de vos amis.
JÉSUS : 13- Vous le voulez, ma Mère, C’en est fait, c’est assez. Sans faire de prière, Commandez, commandez. Mon Père, je vous prie D’exaucer à l’instant Et ma Mère Marie, Et le prix de mon Sang.
R./ Voici, votre martyre Est fini maintenant ; Votre Dieu vous désire : Allez en firmament.
1- Mortels, écoutez-nous, Écoutez-nous, chers frères : Nous soupirons vers vous Du fond de nos misères. Hélas ! que nous souffrons ! Qui le pourrait comprendre ? Nous pleurons, nous crions Sans qu’on nous veuille entendre...
R./ Ô notre douce Mère Calmez votre Fils irrité, Par votre sein qui l’a porté, Oh ! calmez sa colère.
2- Nous sommes vos parents, Vos pères et vos mères, Vos amis, vos enfants, Vos propres sœurs et frères : Si l’amour ou le sang Ne vous rend insensibles, Soulagez maintenant Nos souffrances terribles.
3- Nous sommes dans un lieu Infect et sans lumière, Nous couchons dans le feu D’un Dieu tout en colère ; Les démons, nos bourreaux, Nous brûlent, nous accablent Et nous font mille maux Qui sont inexplicables.
4- Les feux sont très actifs Dans ce lieu de torture ; Les vôtres, les plus vifs, N’en sont que la peinture. C’est un feu dévorant Qui pénètre notre âme, La dévore et la rend Un charbon tout de flamme.
5- Quel mal d’offenser Dieu Et quelle erreur de croire Que d’aller c’est bien peu Brûler en Purgatoire ! Point de péché petit, Point de faute légère, Puisque Dieu les punit Avec tant de colère.
6- Un Dieu saint et puissant Forme notre supplice, Nous sentons le pesant De toute sa justice. Il est vrai, nous l’aimons Comme notre bon Père, Mais nous le ressentons Comme un juge sévère.
7- Hélas ! Seigneur très doux, Vous nous êtes contraire. Ah ! quand vous verrons-nous, Notre Dieu, notre Père ! Que dans votre beauté Vous nous semblez aimable ! Que notre iniquité Vous rend épouvantable !
8- Père, vous nous aimez Comme enfants véritables, Et vous nous oubliez Comme des misérables. Ô Dieu de charité, Pardon, miséricorde ! Ô Dieu plein de bonté, Faites miséricorde !
9- Très aimable Jésus, Apaisez votre Père. Ne nous aimez-vous plus, Dans ce lieu de colère ? Nous vous coûtons si cher, Aimez votre héritage, Venez nous délivrer, Achevez votre ouvrage !
10- Pouvez-vous bien nous voir Ô notre bonne Mère, Sans que vous émouvoir, Puisse notre misère ? Nous soupirons vers vous Dans nos douleurs cruelles. Venez, secourez-nous, Ô douceur maternelle !
11- Voulez-vous point aussi, Habitants de la terre, Nous oublier ici Et nous faire la guerre ? Ayez pitié de nous, Chers amis charitables : Nous vous en prions tous Par nos cris lamentables...
12-Si vous nous délivrez Ou donnez assistance, Vous nous éprouverez Pleins de reconnaissance, Car, ayant eu par vous Une entière victoire, Nous nous emploierons tous Pour vous mettre en la gloire.
13- Si des biens très petits, Un verre d’eau qu’on donne, Ont devant Dieu leur prix, Leur gloire et leur couronne ; Quel grand prix, ô mon Dieu ! Recevra votre aumône, Si, pour un lit de feu, Vous nous donnez un trône.
14- Si vous n’écoutez pas Notre juste demande, Le Seigneur ici-bas Fera qu’on vous le rende : On vous mesurera À la même mesure, On vous délaissera Dans ce lieu de torture.
DIEU LE PÈRE : 1a- Je suis la Beauté sans souillure, La souveraine Sainteté ; Cette âme n’est pas assez pure, Elle offense ma Majesté.
LE SAINT-ESPRIT : 1b- Si je laisse souffrir ces âmes, C’est qu’elles m’ont trop résisté ; Elles ont méprisé mes flammes, Ma douceur et ma charité.
L’ANGE GARDIEN : R./ Consolez-vous, ma bien-aimée, Les pauvres pressent Dieu pour vous, Vous viendrez bientôt avec nous, Vous viendrez bientôt avec nous.
L’ANGE GARDIEN : 2a- Consolez-vous ma bien-aimée, Les hommes font des vœux pour vous. Vous serez bientôt délivrée, Vous serez bientôt avec nous !
JÉSUS : 2b- Je me complais dans vos demandes, Frappez, et l’on vous ouvrira ; Je reçois fort bien vos offrandes, Donnez, et l’on vous donnera.
MARIE : 3a- Mes enfants, je suis attendrie, Vous aimant aussi tendrement : Comme votre Mère, je prie Et j’apaise le Tout-Puissant.
L’ANGE GARDIEN : 3b- Consolez-vous, ma bien-aimée, Marie intercède pour vous. Vous serez bientôt délivrée, Vous serez bientôt avec nous.
MARIE : 4a- Mon enfant, je suis attendrie, Car mon Cœur est tout plein d’amour ; Je parle à mon Fils, je le prie Pour vous tous, la nuit et le jour.
TOUS LES ANGES : 4b- Que tout le ciel se réjouisse : Une âme passe au rang des saints ! Ô Dieu très haut, qu’on vous bénisse Pour ce chef-d’œuvre de vos mains !
L’ANGE GARDIEN : R./ Consolez-vous, ma bien-aimée, Tous ont intercédé pour vous, Venez maintenant avec nous, Venez maintenant avec nous.
UNE TROUPE D’ENFANTS : 1- Exaucez-nous, ô Père des lumières, Soyez touché des maux de vos enfants. Prêtez l’oreille à nos humbles prières, En secourant nos amis et parents !
R./ Demandez, demandez, Alors vous recevrez ! Demandez, demandez, Alors vous recevrez !
LES PAUVRES : 2- Ô Dieu d’amour, ô Bonté souveraine, Vous remplissez les Cieux et les Enfers ; Montrez-vous donc dans ce séjour de peine Pour l’adoucir, pour en briser les fers.
FRANÇOISE : 3- Ô Jésus, Agneau débonnaire, Retirez nos parents des feux : Ils ont coûté votre Sang précieux ! Hélas ! hélas ! vous leur faites la guerre, Ils ont coûté votre Sang précieux ! Hélas ! hélas ! placez-les dans les Cieux.
4- Doux Jésus, ces âmes vous aiment, Doux Jésus, mettez-les en paix, Pardonnez-leur, pour comble de bienfaits. Hélas ! hélas ! leurs douleurs sont extrêmes, Ah ! donnez-leur, pour comble de bienfaits, Repos, repos, dans le Ciel pour jamais !
5- Secourez, ô Vierge Marie, Vos enfants et vos serviteurs. En les voyant souffrir tant de douleurs, Hélas ! hélas ! soyez-en attendrie, En les voyant souffrir tant de douleurs, Calmez, calmez, un Dieu dans ses rigueurs.
LES PAUVRES, à genoux : 6- Vous secourez les corbeaux qui vous crient Et vous donnez à tous abondamment ; Oublierez-vous les pauvres qui vous prient, Eux qui vous ont coûté tout votre Sang ? Non, votre Cœur est trop compatissant, Non, votre Cœur est trop compatissant !
LES PAUVRES : 1- Ô très doux Jésus, levez-vous, Car le pauvre vous prie ; Il oppose à votre courroux Votre Mère, Marie : Par son sein qui vous a porté, Par ses douces mamelles, Montrez au Ciel votre bonté Pour ces âmes fidèles.
R./ Âmes, votre expiation faite, Quittez vos demeures secrètes. (bis)
2- Seigneur, il vous faut écouter Votre Fils véritable : Vous ne pouvez pas résister À son Sang adorable ! Vous ne pouvez pas rebuter Une Mère admirable, Vous ne pouvez pas rejeter Un pauvre misérable.
DIEU LE PÈRE : 3- Oui, je suis forcé d’exaucer : C’est mon Fils véritable ! Non, je ne puis pas résister À son Sang adorable. Non, je ne puis pas rebuter Une Mère admirable. Non, je ne puis pas rejeter Un pauvre misérable.
4- Anges, descendez vitement Dedans le Purgatoire, Pour m’amener dans un instant Ces âmes dans ma gloire. Je veux qu’elles soient comme moi, Portant une couronne, Et puissantes comme les rois : C’est moi qui vous l’ordonne !
L’ANGE À L’ÂME : 1- Lancez-vous promptement, Montez au firmament : Le Seigneur vous appelle Pour vous récompenser Et pour vous couronner D’une gloire éternelle.
TOUS ENSEMBLE : R./ Bénissons à jamais Le Seigneur dans ses bienfaits ! Dans la gloire chantons Victoire à Jésus si bon !
L’ANGE AU DÉMON : 2- Satan, retire-toi, Obéis au grand Roi, Va-t’en dans les abîmes Y brûler dans les feux, Cette âme monte aux cieux Dans des splendeurs sublimes !
LE DÉMON : 3- Malheureux, malheureux ! Je tombe dans les feux : Je blasphème, j’enrage ! Je brûle dans les feux. Cette âme a dans les cieux Mon si bel héritage.
LES PAUVRES : 4- Bénissons à jamais Jésus en ses bienfaits ! Une âme abandonnée Qui souffrait dans les feux, La voilà dans les cieux, La voilà couronnée.
TOUS LES ANGES : 5- Bénissons à jamais, Marie en ses bienfaits ! Que tout homme et tout ange Chantent d’un air joyeux : Notre frère est aux cieux, À Dieu gloire et louange !
DIEU : 6- Je te veux ardemment Approche hardiment ! Ô viens ma bien-aimée, Car je me donne à toi : Entre à jamais en moi, Toute crainte est passée.